Avec les violences qui s'intensifient et s'étendent en Syrie, quelque 250 000 personnes ont fui en Jordanie, d'après des sources officielles jordaniennes. Environ 45 000 Syriens ont trouvé refuge dans le camp de réfugiés de Zaatari, à 15 km de la frontière syrienne.
Craignant pour la sécurité des membres de leur famille restés en Syrie, les réfugiés se couvrent le visage pendant les entretiens, où ils racontent ce qu'ils ont traversé.
Un homme s'est enfui avec sa famille en n'emportant rien d'autre que les vêtements qu'ils avaient sur le dos : « Nous vivions dans l'horreur et la peur. Nous étions continuellement attaqués par des mortiers, des avions de combat, des roquettes et des tireurs isolés. La ville était encerclée, et l'approvisionnement en eau, en vivres et en médicaments était coupé. Nous ne pouvions plus vivre dans ces conditions. »
Cet homme utilise pour la première fois le service de recherche de personnes portées disparues, mis en place par le CICR. L'institution permet d'appeler gratuitement, pendant 3 minutes, des proches, où qu'ils se trouvent dans le monde. Il n'est cependant pas permis de parler de politique lors de ces appels téléphoniques. Le droit international humanitaire dispose que les familles ont le droit de savoir ce qu'il est advenu de leurs proches disparus.
Une femme a fui la Syrie avec ses enfants, après que son frère a été tué et son père blessé : « Je suis ici à cause des bombardements. J'avais peur pour mes enfants. Notre vie a été bouleversée ». Elle utilise régulièrement le service d'appels téléphoniques du CICR, notamment pour avoir des nouvelles de son père blessé. Elle ajoute : « J'entends la voix de mon père. C'est très réconfortant. Une femme qui est privée de sa famille n'a pas de vie ».
Luma Jaradat, de la délégation du CICR à Amman, assure aujourd'hui la permanence dans ce service ; elle trouve son travail très prenant : « Ce matin, j'ai reçu un enfant qui pleurait au téléphone et j'ai pleuré avec lui ; mais après j'ai essayé d'être plus forte, pour donner de la force aux gens qui viennent ici et qui essaient de joindre leurs proches. Parfois, il y a même de bonnes nouvelles, comme un mariage ou une naissance. »
Dans le camp de Zaatari, plus de 8 800 personnes ont appelé des proches en Syrie ou à l'étranger depuis que le CICR a ouvert le service de recherches, il y a plus de deux mois (le 26 septembre). Avec l'extension du camp pour absorber l'afflux de nouveaux réfugiés, le CICR a doublé le nombre des services qu'il fournit sur le site.
Ali Abdallah, de la délégation du CICR à Amman, explique : « Lorsque les gens quittent une zone de conflit, ils risquent fort de perdre la trace de leurs proches. Le CICR essaie de mettre fin à leur angoisse et à leur incertitude quant au sort de leurs proches ».
Chaque année, à travers le monde, des milliers de personnes se retrouvent séparées de leur famille à cause d'un conflit armé, d'une catastrophe naturelle ou d'une situation de migration. Les gens souffrent énormément quand ils perdent le contact avec leurs proches, qu'ils ne savent pas où ils se trouvent ni s'ils vont bien.
Le travail du CICR consistant à rétablir les liens familiaux remonte à 1870, lorsque l'institution a obtenu des listes de prisonniers français détenus par les forces allemandes et qu'il a pu rassurer les familles.
Depuis, les activités de recherche de personnes séparées de leur famille par un conflit armé ou une catastrophe naturelle sont devenues une part importante du travail du CICR, et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge y sont associées au sein d'un réseau mondial.
Si vous recherchez un parent proche, consultez notre nouveau site Internet : familylinks.icrc.org (en anglais). Vous aurez accès dans le monde entier aux services de spécialistes expérimentés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Venir en aide aux personnes séparées de leur famille est pour nous une priorité. Nous offrons un suivi personnel et traitons vos informations de manière confidentielle. Nos services sont gratuits et ouverts à tous.
Le CICR en Jordanie
Le CICR en Syrie
De janvier à novembre 2012, le CICR a :
D’ici à fin 2012, le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien auront porté assistance à quelque 1,5 million de personnes directement touchées par les combats.
Liste des plans
Lieu de tournage : Camp de Zaatari, Jordanie
Durée : 6:55
Format : Mpeg2 / 16:9 anamorphique / SD
Production : Nicola Fell
Caméraman : Séverine Vanel
Son : arabe et anglais
Référence CICR : AV047N Jordan Syrian Refugees
Date de tournage : 20 novembre-5 décembre 2012
Droits : CICR – accès libre
0:00 Vues générales du camp de Zaatari
0:30 Un réfugié marche
0:33 EXTRAIT SONORE Le réfugié (en arabe) :
« Nous vivions dans l'horreur et la peur. Nous étions continuellement attaqués par des mortiers, des avions de combat, des roquettes et des tireurs isolés. La ville était encerclée, et l'approvisionnement en eau, en vivres et en médicaments était coupé. Nous ne pouvions plus vivre dans ces conditions. »
1:02 Gros plan sur les yeux
1:05 Le réfugié entre à l'intérieur d'une tente
1:14 Des femmes et des enfants sont assis dans la tente
1:19 Le réfugié, debout dans la tente
1:23 Gros plan sur le bébé
1:26 EXTRAIT SONORE Le réfugié (en arabe) :
« Nous ne possédons rien d'autre que les vêtements que nous portons. Nous n'avons rien pu emporter au milieu des combats. Nous ne pouvions que courir pour survivre. »
1:40 Femmes de dos, face au réfugié
1:42 EXTRAIT SONORE Le réfugié (en arabe) :
« Nous n'avons pas d'habits de rechange, pas même pour cet enfant. »
1:48 Fillette
1:51 Plan large sur la famille dans la tente
1:54 La famille entre dans le bureau du CICR de recherche de personnes disparues
2:01 Personnes devant le bureau de recherches
2:05 Gros plan sur le visage d'une fillette
2:09 Des garçons jouent dans le sable
2:12 Amin Mohammed Youssef Irshied, de la délégation du CICR à Amman, décrit le système de recherche de personnes du CICR (en arabe) :
« Le CICR vous permet de téléphoner à votre famille pendant trois minutes. Vous pouvez appeler n'importe où dans le monde, tous les quinze jours. »
2:26 Le réfugié remercie et entre avec sa famille dans le bureau de recherches.
2:30 Divers plans d'une déléguée du CICR et d'une femme qui passent un appel.
2:38 La femme du réfugié parle (en arabe) :
« Merci, salue les filles de ma part. »
2:46 Visages d'enfants
2:53 Le réfugié parle (en arabe)
« Nous allons bien. Comment va mon oncle Abou Saïd ? »
2:59 EXTRAIT SONORE Le réfugié (en arabe) :
« J'ai parlé avec ma famille et des proches, je me suis assuré qu'ils allaient bien. Je leur ai dit que nous allions bien. »
3:10 Femme
3:12 EXTRAIT SONORE Le réfugié (en arabe) :
« Dieu merci, je me sens rassuré maintenant. »
3:14 Une femme réfugiée entre dans le bureau de recherches avec son enfant.
3:30 EXTRAIT SONORE La réfugiée (en arabe) :
« Je suis ici à cause des bombardements. J'avais peur pour mes enfants. Mon frère a été tué, mon père a été blessé. Notre vie a été bouleversée. »
3:41 Plan de coupe sur les mains
3:45 Plan sur son enfant
3:49 Plan sur la femme, debout
3:53 Une femme téléphone avec l'aide d'une employée du CICR (Luma).
4:41 EXTRAIT SONORE Luma Jaradat, de la délégation du CICR à Amman (en anglais) :
« Parfois, c'est très émouvant, parce que vous entendez des histoires et vous êtes triste pour eux. »
4:50 « Ce matin, j'ai reçu un enfant qui pleurait au téléphone et j'ai pleuré avec lui ; mais après j'ai essayé d'être plus forte, pour donner de la force aux gens qui viennent ici et qui essaient de joindre leurs proches. »
5:20 Plans de coupe
5:29 EXTRAIT SONORE Luma Jaradat, du CICR à Amman (en anglais) :
« Parfois on est contents pour eux parce qu'ils appellent leurs proches et que tout le monde va bien. Il reçoivent de bonnes nouvelles : une naissance, un mariage. »
5:41 Divers plans de Luma qui réussit à joindre le père de la femme réfugiée, et plan de la réfugiée qui parle au téléphone, près de son enfant.
5:50 La femme réfugiée parle au téléphone (en arabe) :
« Bonjour, bonjour, comment vas-tu papa ? Et la santé ? Comment ça se passe là-bas ?
5:59 EXTRAIT SONORE La réfugiée (en arabe) :
« J'entends la voix de mon père et la voix de ma mère. Je sens qu'ils vont bien. C'est réconfortant. »
6:05 « Une femme qui est privée de sa famille n'a pas de vie. »
6:12 Ali Abdallah, de la délégation du CICR à Amman (en anglais) :
« Lorsque les gens quittent une zone de conflit et qu'ils traversent une frontière pour aller dans un autre pays, ils risquent fort de perdre la trace de leurs proches. Le CICR essaie de mettre fin à leur angoisse et à leur incertitude quant au sort de leurs proches. »
6:38 Vues générales du camp qui s'étend
6:55 FIN