Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) publie, aujourd’hui 15 mai, un rapport qu’il a réalisé dans 22 pays, et dans lequel sont consignées plus de 900 attaques perpétrées contre des personnels de santé, des infrastructures médicales ou des véhicules sanitaires en 2012.
« Si ces incidents ne représentent que la partie visible de l’iceberg, l’étude montre cependant l’ampleur du phénomène de la violence contre les soins de santé, quelle que soit la forme sous laquelle elle se manifeste – médecins enlevés, tués ou menacés pour avoir soigné un ennemi », explique Pierre Gentile, responsable du projet « Les soins de santé en danger » lancé par le CICR.
Les structures de santé locales sont les principales cibles, totalisant jusqu’à 91% des cas répertoriés (contre 7% s’agissant d’organisations internationales). Ces violences sont le plus souvent imputables aux forces de sécurité de l’État ou à des acteurs non étatiques. Cela dit, 10% des incidents rapportés sont le fait de membres des familles ou d’amis des patients – généralement sous forme de menaces de violences physiques à l’encontre de médecins, membres du personnel infirmier ou autres agents de santé.
Dans certaines régions d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, des hôpitaux entiers ont été détruits et les patients et personnels de santé tués. Tandis que dans des pays d’Afrique subsaharienne et d’Asie du Sud, de nombreux enfants meurent de maladies facilement curables, les conflits armés entravant la fourniture des soins . Dans certaines régions d’Amérique du Sud, enfin, ce sont des communautés entières qui se voient privées d’accès aux services de santé, parce que les médecins et les membres du personnel infirmier ont fui après avoir subi des pressions et des intimidations de toute sorte.
L’étude du CICR met en évidence deux nouvelles tendances qui compromettent gravement la fourniture des soins de santé. Le fait tout d’abord qu’il arrive fréquemment que des secouristes arrivant sur les lieux d’un incident soient eux-mêmes blessés par un « deuxième bombardement ». Le fait, par ailleurs, que des incidents violents viennent interrompre des programmes de prévention, comme des campagnes de vaccination de routine ; avec les conséquences négatives que cela comporte lorsqu’il s’agit par exemple d’éradiquer la rougeole et la poliomyélite.
« La violence contre les soins de santé doit cesser. Alors que des communautés entières en sont victime, il est essentiel que les blessés et les malades aient accès aux services de santé et qu’ils puissent se faire soigner en toute impartialité », explique M. Gentile.
Les attaques délibérées contre les personnels de santé, les établissements médicaux et les véhicules sanitaires constituent une violation des normes internationales. Les blessés et les malades, qu’ils soient combattants ou civils, doivent pouvoir recevoir des soins au plus vite.
Le CICR continuera à documenter ce genre d’incidents. Les résultats de cette enquête mondiale seront publiés en 2015.
L’intégralité du rapport intitulé « Violent incidents affecting health-care » est disponible (en anglais uniquement) sur le nouveau site www.healthcareindanger.org
Un film récent intitulé « Les soins de santé en danger : le coût humain » peut être visionné à l’adresse suivante : Protéger les soins de santé
Liste des plans
Lieux de tournage : Somalie, Syrie, République démocratique du Congo et Suisse
Durée : 3’56’’
Format : Mpeg2 / 16:9 anamorphique / SD
Production : Nicola Fell
Cameramen : différents
Son : anglais
Réf. CICR : AV007N HCiD Study
Dates : différentes
Droits : CICR – accès libre
Mogadiscio / Somalie (Ces images n’ont pas été filmées par le CICR)
Mars 2013
0:00 Ambulances évacuant des blessés de nuit
Syrie (Ces images n’ont pas été filmées par le CICR)
Février 2013
0:32 Images de l’hôpital Tal Dar Al-Shifa d’Alep en partie détruit.
11 janvier 2013
0:42 Images d’une ambulance sortant d’Alep avec un blessé à son bord
01:12 Différents plans du blessé emmené sur un brancard de l’autre côté de la frontière syro-turque
Siège du CICR, Genève, Suisse
Mai 2013
01:57 EXTRAIT SONORE – Pierre Gentile, responsable du projet « Les soins de santé en danger », Comité international de la Croix-Rouge (anglais) :
En l’espace d’une année, nous avons enregistré plus de 900 incidents violents impliquant des personnels de santé, des structures médicales ou des véhicules sanitaires. S’il ne s’agit probablement que de la partie visible de l’iceberg, cela montre déjà bien l’ampleur du phénomène de la violence contre les soins de santé, quelle que soit la forme sous laquelle elle se manifeste – médecins enlevés, tués ou menacés pour avoir soigné un ennemi. En fin de compte, cette violence touche tout le monde, dans la mesure où les fournisseurs de soins se retrouvent dans l’incapacité de faire leur travail.
République démocratique du Congo
Hôpital de Panzi, Bukavu, 16 décembre 2012
02:23 Un chirurgien en conversation avec une patiente
03:06 Chirurgiens de guerre opérant un enfant
Siège du CICR, Genève, Suisse
Mai 2013
01:57 EXTRAIT SONORE – Pierre Gentile, responsable du projet « Les soins de santé en danger », Comité international de la Croix-Rouge (anglais) :
La violence contre les soins de santé doit cesser. Il s’agit de prendre conscience que des communautés entières en sont victime, et qu’il est essentiel que les blessés et les malades aient accès aux services de santé et qu’ils puissent se faire soigner en toute impartialité.