Le conflit qui sévit au Yémen depuis deux ans a causé de terribles ravages. Le pays est aujourd’hui en proie à une crise humanitaire sans précédent : trois millions de personnes ont été déplacées, le taux de malnutrition est extrêmement élevé et, selon les chiffres des Nations Unies, un enfant meurt toutes les 10 minutes de maladies qui pourraient être évitées. À l’heure qu’il est, c’est une épidémie de choléra qui menace de décimer la population. Ces dernières semaines, elle a fait plus de 220 victimes et des milliers de personnes sont maintenant atteintes, selon le ministère yéménite de la Santé.
Ragdad Sorari, deux ans, a été admise à l’hôpital Al-Sabaïn de Sanaa. Le choléra est particulièrement dangereux pour les enfants de son âge : faute de traitement, il peut tuer en l’espace de quelques heures. Il va sans dire que le père de la petite, Ahmad, est inquiet.
« Elle a cessé de s’alimenter, se désole-t-il. Elle vomit tout ce qu’elle ingurgite et elle a une forte diarrhée. Hier soir, alors que nous attendions d’être admis, nous avons été mouillés par la pluie ; en plus, il faisait très froid. »
Dans les pays épargnés par les conflits, où les services de santé fonctionnent bien, on vient facilement et rapidement à bout de la maladie. Au Yémen, par contre, moins de la moitié des structures de santé sont encore opérationnelles, si bien que l’hôpital Al-Sabaïn croule désormais sous l’afflux de malades. Certains sont particulièrement vulnérables, comme Abdullah Mohammad. Cet adolescent de 14 ans est atteint d’une maladie du cerveau congénitale qui l’empêche de parler et de se mouvoir. Aujourd’hui, il a le choléra, et sa mère Oum Abdullah se désespère.
« Quand il est tombé malade, il a été pris de diarrhées et de vomissements, explique-t-elle. Nous l’avons emmené dans un dispensaire, mais ils nous ont aiguillés ici, à l’hôpital Al-Sabaïn, qui prend en charge les cas de choléra. Il a été admis hier et ils lui ont donné des sels de réhydratation, mais son état ne s’est pas du tout amélioré. »
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) fournit du matériel médical à l’hôpital Al-Sabaïn et à d’autres établissements dans le pays. Mais le conflit ralentit énormément l’acheminement des médicaments vitaux, alors que de plus en plus de personnes en auraient besoin. Désormais, il y a tellement de malades à l’hôpital Al-Sabaïn que certains doivent attendre d’être soignés à l’extérieur. Comme le souligne le père de Ragdad, la nuit, il fait très froid.
De l’autre côté de Sanaa, à l’hôpital Al-Joumhouri, même scénario : les salles sont bondées et il n’y a plus une place de libre ; certains patients sont contraints de partager un lit ou de s’allonger à même le sol. Lors de sa visite, Dominik Stillhart, directeur des opérations du CICR, a trouvé du personnel médical dévoué qui travaillait jour et nuit, mais qui peinait à faire face à l’ampleur des besoins.
« J’ai pu constater personnellement combien il est devenu difficile d’assurer des services dans ce pays miné par le conflit et le manque de ressources, déclare M. Stillhart. Les malades ne cessent d’affluer, dont la plupart souffrent du choléra. Le service qui leur est réservé est complètement plein. »
« L’équipe conduite par le Dr Nasser fait un travail fantastique, dans une situation extrêmement difficile. »
Le choléra est une maladie d’origine hydrique qui se propage rapidement quand l’eau potable se fait rare et que les structures d’approvisionnement ont été endommagées à cause du conflit. Des milliers de cas, voire des dizaines de milliers, sont à craindre. Cette semaine, le gouvernement yéménite a déclaré l’état d’urgence en raison de l’épidémie. Le CICR fera tout son possible pour que des secours vitaux parviennent à temps à ceux qui en ont besoin et, une fois encore, appelle toutes les parties au conflit à permettre le passage sans entrave de l’aide humanitaire.
Faits et chiffres
Le CICR a fourni à l’hôpital Al-Sabaïn ainsi qu’à d’autres structures de santé du pays :
plus de 15 000 poches de solution intraveineuse,
25 000 sachets de sels de réhydratation, et
25 kits d’injection,
qui devraient permettre de traiter quelque 1 000 cas graves et 2 000 cas modérés de choléra durant les sept prochains jours.
Ce film peut être téléchargé à partir du site « Video Newsroom » du CICR :
Informations complémentaires :
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LISTE DES PLANS
Lieu :
Durée :
Format : HD H264 mov
Caméra :
Son :
Réf. CICR :
Date :
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