La situation humanitaire en République démocratique du Congo (RDC) n’en finit pas de se dégrader. Après deux décennies de conflits quasi ininterrompus, pendant lesquels les exactions violentes se sont succédé dans diverses provinces, le pays compterait aujourd’hui près de 7 millions de personnes ayant besoin d’une assistance humanitaire d’urgence. Parmi elles, près de 4 millions se sont déplacées dans l’espoir de rester en vie, parfois en laissant tout derrière elles.
Rien qu’en 2016, un million de personnes supplémentaires ont dû fuir les violences, principalement dans la Province du Kasaï. Patricia Danzi, directrice des Opérations du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) en Afrique, était mi-octobre sur le terrain pour soutenir ses équipes. Personnes dispersées loin de chez eux, survivant avec peu, villages abandonnés, pillés et incendiés, la situation humanitaire est aggravée par le manque de services de base comme la santé ou l’assainissement.
En sortant d’un village dont la plupart des maisons ont été brûlées, Patricia Danzi déclare : « On a juste espéré que l’on trouverait les villageois quelque part en vie. Malheureusement, tout le monde n’a pas survécu. Soit les personnes ont été tuées pendant la violence, ou des personnes ont perdu la vie dans le déplacement qui était très dur dans la brousse. »
Certains ont marché des centaines de kilomètres. Beaucoup ont passé deux ou trois mois dans la forêt dans des conditions extrêmement précaires, sans accès aux structures de santé, sans nourriture, sans protection contre les intempéries, attendant que la violence s’éloigne, enterrant sommairement leurs morts.
Benjamin Tshibuabua vient de revenir dans son village proche de la ville de Kananga, après des mois dans la brousse. Il témoigne : « Quand nous étions dans la brousse, on a tout pillé. Les chèvres… vraiment, c’était terrible. Nous avons fait cinq mois dans la brousse. Cinq mois. Dans une grande souffrance. Nous avons souffert ! On mangeait parfois une fois, deux fois ou trois fois par semaine. Les autres jours nous dormions affamés. »
Les organisations humanitaires sont encore rares sur le terrain. Avant la crise, le Kasai, bien que pauvre, était calme, et clairement, les priorités étaient ailleurs dans le pays. Il faut désormais mobiliser des ressources humaines et financières conséquentes pour répondre à des besoins dont l’étendue se dévoile chaque jour un peu plus. Paradoxalement, l’intérêt des donateurs pour la RDC n’a fait que s’affaiblir ses dernières années.
Aujourd’hui, des millions de Congolais ont besoin d’aide pour redémarrer leur existence.
LISTE DES PLANS
Lieux : Province du Kasai-Central, commune de Kananga et environs
Durée : 04 minutes et 29 secondes
Format : H264 Mov HD
Cadreurs : Mark Kamau / Birom Seck
Langues : anglais, français
Réf. CICR : AV708N
Date : octobre 2017
Copyright : CICR – libre de droits
00 00 – 00 04
Patricia Danzi, directrice des Opérations du CICR en Afrique, observe de la fenêtre de sa voiture les maisons détruites se succédant sur l’axe Ndomba-Tshimbundu.
00 04 – 00 12
Pano montrant des maisons détruites.
00 12 – 00 30 (3 plans)
Patricia Danzi et l’équipe du CICR constatent les dégâts dans un village abandonné et détruit.
00 30 – 00 44 (3 plans)
Dans le même village, rencontre avec de rares habitants qui sont revenus reconstruire leur maison.
00 44 – 01 04 (5 plans)
Divers plans de destruction/maisons brûlées
01 04 – 01 18 (2 plans)
Déplacement vers le village de Kakumba
01 18 – 01 35 (2 plans)
Patricia Danzi rencontre Charlotte, originaire du village de Tshimbundu, aujourd’hui à Kakumba.
01 35 – 02 45
ITW Patricia Danzi, ICRC’s Africa director of operations – Anglais
01 35 – 01 51
“We are here in Tshimbundu, a village 5 to 6 hours away from the main city here Kananga. We’re here with the family, Charlotte and her newborn baby. They have been displaced by the violence here.” 16’’
01 51 – 02 07
“Her small daughter, she was born in the forest, so it was very very difficult for them: no healthcare, very little food. So now they are back and we are trying to bring today some support, material support but also moral support.” 16’’
02 07 – 02 25
“Early in the day, we passed by the place that was destroyed where Charlotte and her kids, her nine kids came from. And we saw all the houses burnt, destroyed. There was nothing left. All the goods that they had were either looted or burnt.” 18”
02 25 – 02 45
“It is a very sad scene when you see all the houses destroyed, no one left. And you can only hope that the majority of the people were unharmed, but this unfortunately not the case. So many people also died either during the fighting, or then later during the difficult displacement in the forest.” 20”
02 45 – 03 43
ITW Patricia Danzi, directrice des Opérations du CICR en Afrique – Français
02 45 – 03 08
« On est avec Charlotte. Elle était déplacée suite à la violence qui s’est produite dans la Province. Et puis elle est partie en brousse dans la forêt, elle a donné naissance à la petite fille qui est aujourd’hui aussi avec nous, saine et sauve, mais ils ont passé des moments, des mois très, très difficiles. » 23’’
03 08 – 03 26
« Plus tôt dans la journée, on est passés par le village d’où vient Charlotte et sa petite fille. Tout était brûlé. Il n’y avait plus personne. Les biens que les familles et les villageois avaient étaient soit pillés, soit brûlés. Ca fait mal de voir ça. » 18’’
03 26 – 03 43
« On a juste espéré que l’on trouverait les villageois quelque part en vie. Malheureusement, tout le monde n’a pas survécu. Soit les personnes ont été tuées pendant la violence, ou des personnes ont perdu la vie dans le déplacement qui était très dur dans la brousse. » 17’’
03 43 – 03 52 (2 plans)
Maison de Benjamin Tshibuabua, près de la ville de Kananga.
03 52 – 04 18
ITW Benjamin Tshibuabua qui vient de revenir dans son village proche de la ville de Kananga – Français
03 52 – 04 10
« Quand nous étions dans la brousse, on a tout pillé. Les chèvres… vraiment, c’était terrible. Nous avons fait cinq mois dans la brousse. Cinq mois. Dans une grande souffrance. Nous avons souffert ! » 18 ‘’
04 10 – 04 19
« On mangeait parfois une fois, deux fois ou trois fois par semaine. Les autres jours nous dormions affamés. » 9‘’
04 19 – 04 29 (2 plans)
Benjamin et des membres de sa famille aux champs.
04 29 FIN
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