50 000 personnes se trouvent actuellement bloquées et sans ressources dans les environs de la ville frontière de Kamako (Province du Kasaï, République démocratique du Congo) après avoir été expulsés d’Angola.
Beaucoup arrivent dénués de tout et ne peuvent continuer le voyage vers leur région d’origine. Si certains ont pu ramener quelques biens avec eux – matelas sur la tête, meubles sur le porte-bagage d’un vélo, la plupart doivent revendre ce qu’ils ont sauvé au moment de leur expulsion afin de se procurer de la nourriture ou un moyen de transport.
L’équipe d’évaluation du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sur place a constaté le grand dénuement et la détresse de cette population rendue extrêmement vulnérable. Femmes, hommes et enfants s’entassent au poste-frontière, à Kamako et dans ses alentours, sans que les structures existantes puissent répondre à leurs besoins les plus pressants. Hébergement, soins médicaux, nourriture, tout manque. Des épidémies sont à craindre.
Arnaud Kalenda, arrivé à Kamako depuis peu, décrit la situation : « On souffre ici à Kamako. Vous verrez les gens passer la nuit dehors ou dans des églises. L’eau de la pluie tombe sur les enfants. »
Le CICR, en collaboration avec la Croix-Rouge de la RDC, permet aux personnes transitant par Kamako de contacter gratuitement leurs proches par téléphone. Une centaine d’appels téléphoniques sont passés chaque jour. Egalement, le centre de santé de Kamako a reçu de la nourriture pour ses patients et les familles.
Depuis le début du mois d’octobre 2018, plus de 300 000 Congolais, qui travaillaient principalement dans le secteur minier, ont été expulsés d’Angola. Environ 70 pour cent d’entre eux ont transité par la ville de Kamako avant de rejoindre leur lieu d’origine dans la province du Kasaï.
Anna Praz, cheffe des opérations du CICR à Kamako (français, 17‘’) –
« Ce sont des personnes qui sont parties avec très peu de moyens, sans avoir beaucoup de temps pour se préparer, parfois arrivant les mains vides ou avec très peu de biens. Et certains d’entre eux ont fui sous la peur. »
Anna Praz, cheffe des opérations du CICR à Kamako (français, 20‘’) –
« Et maintenant ils se retrouvent dans un endroit pour eux qui est quasiment étranger, parce qu’ils ont été pendant longtemps loin du Congo, et parmi eux des personnes n’ont plus vraiment beaucoup de contacts avec leur famille depuis quelques années. »
Le CICR est préoccupé par le fait que ces personnes reviennent dans une province qui a connu des troubles graves en 2016 et 2017. Les violences, doublées de conflits interethniques, avaient fait des milliers morts et plus d’un million de déplacés selon OCHA. Dans les environs de Kamako uniquement, le Haut-Commissariat aux réfugiés rapportait en septembre 2017 que neuf villages sur dix avaient été « réduits en cendres ».
Anna Praz, cheffe des opérations du CICR à Kamako (français, 15‘’) –
« Il y en a d’autres qui ont fui les mains vides lors de la crise de 2016-2017 et maintenant à nouveau ils se retrouvent à devoir partir et revenir dans des endroits où ils ont souffert. »
Pedram Yazdi, Kinshasa (RD Congo) : + 243 817 008 536
Krista Armstrong, Genève (Suisse) : + 41 79 79 217 32 87
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LISTE DES PLANS
Lieux : Kamako et environs (RD Congo)
Durée : 4 minutes et 47 secondes
Format : HD H264 mp4
Langues : français, lingala
Réf. CICR : AV924N
Date : octobre 2018
Caméraman : Jonathan Busasi
Copyright : CICR – libre de droits
00:00 - 05:02 : Des Congolais quittant l’Angola pour la RD Congo avec leurs bagages sur la tête, passent devant la DGM (Direction générale des migrations) congolaise.
05:03 - 09:25 : Des Congolais dans la zone neutre (no man's land) entre l’Angola et la RD Congo.
09:26 - 13:28 : Douane de Kamako.
13:29 - 34:06 : Des Congolais quittant l’Angola pour la RD Congo avec leurs bagages sur la tête (4 plans)
34:07 - 38:01 : Une famille des retournés quittant l’Angola pour la RD Congo avec leurs bagages.
INTERVIEW, ANNIE LOKWA, Congolaise (lingala, 6’’)
38:02 - 43:41 : « Moi je suis sortie de l’Angola qu’avec que mes habits sans rien emporté avec mes 3 enfants. »
INTERVIEW, ARNAUD KALENDA, Congolais (lingala, 6’’)
43:42 - 49:14 : « On souffre ici à Kamako. Vous verrez les gens passer la nuit dehors, dans des églises. L’eau de la pluie tombe sur les enfants. »
49:15 - 52:17 : Un enfant marche/s’amuse à la frontière.
52:18 - 55:14 : Des Congolais s’apprêtent à partir avec leurs bagages.
55:15 - 58:31 : Une mère retourné assis avec son bébé.
58:32 - 01:08:17 : Congolais regardant l’Angola à travers des fils barbelés (3 plans).
01:08:18 - 01:11:35 : Des Congolais en attente dans la zone neutre (no man's land) entre l’Angola et la RD Congo.
01:11:36 - 01:15:06 : Des Congolais devant le bureau de la DGM (Direction générale des migrations) avec leurs bagages.
01:15:07 - 01:17:37 : Une Congolaise en train d’arranger ses bagages.
01:17:38 - 01:22:09 : Une famille se déplace avec ses bagages.
INTERVIEW, GASTON MADINGA, un Congolais entouré de sa famille (lingala, 16’’)
01:22:10 - 01:38:15 : « J’ai quitté l’Angola avec ma femme, ma fille et mes trois petits-fils. Deux de mes enfants sont restés à Nzaji en Angola. Je n’ai aucune nouvelle d’eux. »
01:38:16 - 01:42:16 : Gaston MADINGA en plein conversation avec un employé du CICR. Sa femme, ses enfants et leurs voisins à ses côtés.
01:42:17 - 01:45:37 : La femme de Gaston MADINGA.
01:45:38 - 01:49:15 : La fille de Gaston MADINGA avec deux de ses enfants.
01:49:16 - 01:53:25 : Gaston MADINGA entrain de montrer leur logement actuel qui est un dépôt du marché de Kamako.
01:53:26 - 01:57:20 : Des Congolais s’installent temporairement à la frontière en attendant de reprendre la route.
01:57:21 - 02:00:06 : La marmite d’une Congolaise bloquée à la frontière.
INTERVIEW, FRANCOIS MUTOMBO, Congolais (lingala, 12’’)
02:00:07 - 02:11:33 : Je vais très loin, jusqu’à Kananga, parce que j’ai appris que des membres de ma famille sont là-bas. Je n’ai pas d’argent. Mes enfants sont malades et je n’ai aucun médicament à leur donner.
02:11:34 - 02:15:24 : Francis MUTOMBO portant leurs bagages avec sa femme.
02:15:25 - 02:20:49 : La femme de Francis MUTOMBO en train de porter des bagages.
02:21:00 - 02:26:38 : Francis MUTOMBO rejoint son enfant et sa femme qui portent les bagages sur la tête.
02:26:39 - 02:30:08 : Les deux enfants de Francis, malades, qui dorment sur un pagne étalé à terre.
02:30:09 - 02:33:20 : Francis et sa femme avec leurs bagages.
INTERVIEW, Jina BUKASA, Congolaise (lingala, 8’’)
02:33:21 - 02:42:14 : « Arrivée à la frontière, vu que je n’avais pas d’argent, j’ai dû vendre mon pagne pour 10 000 francs congolais*. »
*5,4 euros
INTERVIEW, Jina BUKASA, Congolaise (lingala, 21’’)
02:42:15 - 03:03:21 : « Et c’est avec cette argent que j’ai loué un vélo, j’ai fait monter mes enfants dessus avec nos affaires. Comme nous n’avons aucune famille ici, nous dormons à l’église. »
03:03:22 - 03:06:45 : Jina dans l’église, là où elle vie pour l’instant.
03:06:46 - 03:30:01 : divers plans de l’église (6 plans).
INTERVIEW, TSHEBWE KAZUMBA, Congolais (français, 24’’)
03:30:02 - 03:54:12 : « J’ai été aidé par la Croix-Rouge, ils m’ont accordé quelques minutes pour parler avec mes enfants qui se trouvent à Tshikapa. Mais je n’ai pas la possibilité pour arriver là où ils se trouvent. Je ferai quelques jours pour gagner de quoi pouvoir rejoindre mes enfants si Dieu le veut. »
03:54:13 - 04:14:08 : 8 plans de Tshebwe en train de téléphoner à un de ses neuf enfants restés en RD Congo. Sa femme décédée, Tshebwe est parti en Angola il y a trois mois pour chercher du travail.
INTERVIEW Anna PRAZ, cheffe des opérations CICR à Kamako (français, 14‘’) 04:14:09 - 04:28:48 « Ce sont des personnes qui sont parties avec très peu de moyens, sans avoir beaucoup de temps pour se préparer, parfois arrivant les mains vides ou avec très peu de biens. Et certains d’entre eux ont fui sous la peur. »
INTERVIEW Anna PRAZ, cheffe des opérations CICR à Kamako (français, 20‘’)
04:30:00 - 04:50:49 « Et maintenant ils se retrouvent dans un endroit pour eux qui est quasiment étranger, parce qu’ils ont été pendant longtemps loin du Congo, et parmi eux des personnes n’ont plus vraiment beaucoup de contacts avec leur famille depuis quelques années. »
INTERVIEW Anna PRAZ, cheffe des opérations CICR à Kamako (français, 15‘’) 04:51:36 - 05:06:10 « Il y en a d’autres qui ont fui les mains vides lors de la crise de 2016-2017 et maintenant à nouveau ils se retrouvent à devoir partir et revenir dans des endroits où ils ont souffert. »
05:06:11 - 05:20:03 : Certains Congolais se lavent dans la rivière Mwadji, d’autres reprennent la route (2 plans).
05:20:04 - 05: 32:36 : Des Congolais quittant Kamako (2 plans).
FIN