Au Nigéria, la vague d’attaques qui frappe depuis deux mois l’État de Borno, en proie à des troubles, provoque des déplacements internes massifs. Des dizaines de milliers de personnes cherchent refuge dans des camps déjà surpeuplés, où elles ont besoin d’abris, de nourriture, d’eau et d’autres biens de première nécessité.
La capitale de l’État de Borno, Maiduguri, peine à faire face à l’afflux de personnes – plus de 30 000 – qui fuient les violences. Beaucoup vivent dans des abris de fortune tandis que les autorités s’emploient à ouvrir un nouveau camp pour accueillir une partie des personnes récemment déplacées.
Parmi elles, Mohamed Liman, qui a fui avec sa mère âgée, sa femme et leurs huit enfants, dont un garçon d’un an seulement. Ils ont fait tout le voyage depuis le village de Cross Kauwa, à plus de 150 kilomètres au nord-est de Maiduguri.
« Nous avons commencé à entendre des coups de feu », raconte Mohamed. « Nous avons attendu pendant deux jours, mais comme ça ne s’arrêtait pas, nous avons fui. »
La famille vit maintenant à Maiduguri dans le camp de Teachers Village, sous une tente rudimentaire faite de bâtons, de paille et de vieux tissus qui ne la protège guère du soleil écrasant de Borno.
C’est la deuxième fois que le conflit arrache Mohamed et ses proches à leur foyer. Il avait déjà été déplacé en 2015 et était parti vivre avec des parents à Bichi, dans l’État de Kano. Ce n’est qu’en 2017 qu’il avait pu rentrer chez lui à Cross Kauwa, où il avait commencé à reconstruire sa vie – avant de tout perdre à nouveau dans la dernière série d’attaques.
« Je vendais du bétail et du poisson, mais comment faire maintenant que je n’ai plus rien, à peine de quoi me nourrir ? Nous voulons vraiment nous en sortir, mais nous n’en avons pas les moyens. »
Mohamed n’est pas le seul dans cette situation critique.
Auwal Garba est arrivé à Teachers Village il y a un mois, en provenance de Doron Baga. « Nous avons eu peur quand nous avons vu qu’il n’y avait plus de soldats dans la zone », explique-t-il. « Alors nous avons pris nos affaires et sommes partis. Nous avons marché et dormi dans la brousse jusqu’à notre arrivée à Monguno. Nous y avons passé la nuit, puis nous sommes montés dans un véhicule qui nous a amenés jusqu’ici. »
Auwal a lui aussi été déplacé en 2015 avant de pouvoir rentrer chez lui en 2017. Il a alors reçu des semences et des outils agricoles du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), grâce auxquels il a pu engranger une première récolte l’an dernier. Mais il craint de perdre celle de cette année, ignorant si et quand il pourra retourner sur ses terres.
En coordination avec les autorités et d’autres acteurs humanitaires, le CICR construit des abris temporaires pour 1 500 ménages répartis entre les camps existants et le nouveau. Il prévoit aussi de distribuer des rations alimentaires pour trois mois et des allocations en espèces. Une assistance dont ont désespérément besoin des familles comme celles d’Auwal et de Mohamed.
« La vie dans le camp est vraiment difficile », témoigne Auwal. « Nous sommes juste assis là sous ces tentes. On nous avait promis des abris, mais nous attendons toujours. »
Désormais entré dans sa dixième année, le conflit dans le nord-est du Nigéria a déraciné des millions de personnes. La récente vague de violence a forcé plus de 80 000 personnes à fuir pour trouver refuge dans d’autres villes nigérianes ou des pays voisins.
Informations complémentaires :
Zahraa Khaleel, CICR Abuja, tél. : +234 903 1515 543
Aliyu Dawobe, CICR Abuja, tél. : +234 802 8417 085
Aurélie Lachant, CICR Genève, tél. : +41 79 244 64 05
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LISTE DES PLANS
Lieu : Maiduguri, État de Borno, Nigéria
Durée : 6 minutes, 02 secondes
Format : 1080p HD
Tournage, production, montage : Adavize Baiye
Langue : haoussa
Date : février 2019
Copyright : libre de droits
00:00–00:14 Foule de déplacés internes dans le camp de Teachers Village.
00:14–00:31 Vue depuis l’autre côté du camp de déplacés de Teachers Village, montrant où les nouveaux arrivants s’installent.
00:31–00:33 Mohamed Liman : « Nous avons commencé à entendre des coups de feu. Nous avons attendu pendant deux jours, mais comme ça ne s’arrêtait pas, nous avons fui. »
00:33–00:40 Mohamed Liman : « Nous sommes entrés dans le camp. Nous ne savions pas où aller jusqu’à ce que nous voyions un voisin de notre village. »
00:40–00:48 Mohamed Liman : « Il nous a invités à nous installer à côté de sa famille. »
00:48–00:53 Mohamed Liman : « Je suis commerçant. Je vendais du bétail et du poisson. »
00:53–01:05 Mohamed Liman : « Mais comment faire maintenant que je n’ai plus rien, à peine de quoi me nourrir ? »
01:05–01:11 Mohamed Liman : « Nous voulons vraiment nous en sortir, mais nous n’en avons pas les moyens. »
01:11–02:18 Gros plans sur la famille de Mohamed Liman.
02:18–02:26 Plan de l’entretien avec le personnel du CICR.
02:26–02:40 Plan de coupe – mains de Mohamed Liman.
02:40–02:49 Plan extérieur de la tente de Mohamed Liman avec les voisins (nouveaux arrivants).
02:49–03:36 Plans (larges et serrés) d’Auwal Garba cuisinant dans le camp devant sa tente, puis buvant de l’eau.
03:36–03:47 Auwal Garba assis sous sa tente avant l’interview.
03:47–03:53 Auwal Garba : « Nous avons eu peur quand nous avons vu qu’il n’y avait plus de soldats dans la zone. »
03:53–04:03 Auwal Garba : « Alors nous avons pris nos affaires et sommes partis. Nous avons marché et dormi dans la brousse jusqu’à notre arrivée à Monguno. »
04:03–04:08 Auwal Garba : « Nous y avons passé la nuit, puis nous sommes montés dans un véhicule qui nous a amenés jusqu’ici. »
04:08–04:11 Auwal Garba : « La vie dans le camp est vraiment difficile. »
04:11–04:19 Auwal Garba : « Nous sommes juste assis là sous ces tentes. On nous avait promis des abris, mais nous attendons toujours. »
04:19–06:02 Divers plans d’abris pour déplacés internes en cours de construction dans le nouveau camp du stade Mohamed Goni.
FIN