Liban : la lutte contre le Covid-19 s’organise dans les prisons
Dans les lieux de détention, la lutte contre le Covid-19 est un défi. Le CICR s’emploie à mettre en place des mesures de prévention dans la plus grande prison du Liban.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sait par expérience que des cellules surpeuplées, insalubres et mal aérées sont un terrain fertile pour la propagation d’un virus. Les détenus sont particulièrement exposés à la pandémie de Covid-19, car l’eau potable peut être un luxe dans les prisons, de même que le savon, qui fait souvent cruellement défaut.
« Mon père est atteint de jaunisse. Nous sommes inquiets pour sa santé. Pour ma part, je reste chez moi ; personne ne vient me voir ou pénètre dans ma maison. Mais mon père, lui, est exposé, très exposé », nous a confié Ali Awada, dont le père est détenu à la prison centrale de Roumieh, au Liban.
Bien qu’aucun cas de Covid-19 n’ait été détecté dans les lieux de détention au Liban, le CICR collabore avec les autorités pénitentiaires pour renforcer les mesures de prévention qu’elles ont mises en place afin de réduire les risques de contamination, d’informer les détenus, le personnel pénitentiaire et les équipes médicales sur la pandémie, et d’assurer que celles-ci disposent du matériel et des connaissances techniques nécessaires pour faire face à la situation.
« Nous sommes inquiets, tout comme le personnel de la prison et les détenus. Nous faisons tout notre possible pour éviter la propagation du virus entre nos murs, d’autant plus que nos bâtiments ne datent pas d’hier et que les infrastructures sont précaires », déclare le colonel Majed Al Ayoubi, qui dirige la prison centrale de Roumieh.
La prison centrale de Roumieh est le plus grand lieu de détention du Liban. Surpeuplée, elle abrite plus de 4000 détenus. Le CICR collabore avec les Forces de sécurité intérieure (FSI) pour améliorer les infrastructures et les conditions d’hygiène, mais aussi pour créer un service d’isolement dans lequel les détenus positifs au Covid-19 ou susceptibles d’avoir contracté la maladie pourront recevoir les soins médicaux dont ils ont besoin.
« Nous estimons que les détenus ont droit à la même prise en charge médicale que le reste de la société. C’est pourquoi nous mettons en place des salles d’isolement », explique Abdolhaliem Ahmad, médecin détention du CICR.
Ainsi, en cas d’épidémie, les détenus peuvent bénéficier dans la prison même des soins médicaux dont ils ont besoin. Une salle est par ailleurs réservée aux tests de dépistage ; les détenus peuvent y subir un prélèvement rapide et sûr qui sera ensuite analysé en laboratoire.
Outre la prison de Roumieh, le CICR soutient 12 lieux de détention relevant du ministère de l’Intérieur et du ministère de la Défense en leur fournissant des équipements de protection individuelle pour les personnels de santé et le personnel pénitentiaire, des kits d’hygiène pour les détenus, ainsi que du matériel et des produits de nettoyage pour l’entretien des locaux.
Points sur les activités du CICR à la prison centrale de Roumieh :
· Le CICR a installé des lavabos à l’entrée principale de la prison ainsi qu’à l’entrée de chaque bloc de cellules afin de permettre aux gardiens de se laver régulièrement les mains.
· Le CICR a fourni des équipements de protection individuelle (gants, masques, savon et désinfectant) pour les personnel pénitentiaire et médical.
· Le CICR a également fourni, pour le service d’isolement, des matelas, des chariots médicaux, des chariots pour la distribution des repas ainsi que des seaux pour la désinfection des chaussures.
· Le CICR a distribué du savon pour quelque 4200 détenus, ainsi que du matériel et des produits de nettoyage pour les locaux de la prison, notamment du détergent, des balais et des poubelles.
Informations complémentaires :
Rona Halabi, porte-parole du CICR au Liban, tél. : +961 70 153 928, rhalabi@icrc.org
Sarah Alzawqari, porte-parole du CICR pour le Moyen-Orient, tél. : +961 3138 353, salzawqari@icrc.org
LISTE DES PLANS
Lieux : prison centrale de Roumieh, Liban / Bir Hassan, Beyrouth, Liban (maison de la famille d’un détenu)
Durée : 05’40
Format : HD, mp4
Copyright : CICR – libre de droits
Réf. CICR : 20200507-Lebanon-COVID19_Detention
00:00 Vue en accéléré du ciel et des fils barbelés au-dessus des murs de la prison centrale de Roumieh, au Liban.
00:08 Ouvriers découpant et réparant des pièces en acier à l’extérieur du bâtiment nouvellement affecté à la mise en quarantaine de détenus.
00:10 Ouvrier aidant à monter une caisse métallique à l’extérieur du bâtiment affecté aux mises en quarantaine.
00:15 Ouvriers dans un monte-charge.
00:18 Ouvriers dans un monte-charge tirant une corde à laquelle est attaché un tuyau de ventilation.
00:21 Prises de vue montrant des ouvriers fixant les barres métalliques et les vitres de l’antichambre.
00:28 Future zone de convalescence au sein de la prison de Roumieh. Les ouvriers ont retiré des plaques de ciment pour transformer la zone en hôpital.
00:32 Un collaborateur du CICR traversant la zone qui sera transformée en service de convalescence au sein de la prison de Roumieh.
00:35 Vues prises de l’intérieur de la salle.
00:40 Gros plan sur des réglages électriques dans la zone réservée aux quarantaines.
00:42 Collaborateurs du CICR dans l’antichambre désormais prête à l’emploi.
00:46 Installation du système de contrôle de la pression négative en dehors de la salle de dépistage.
00:50 Roy Aoun, ingénieur « eau et habitat » du CICR, testant la porte automatique en aluminium de l’antichambre.
00:53 Prises de vue à l’intérieur de la prison.
01:05 Collaborateurs du CICR se lavant les mains.
01:14 Dr Abdolhaliem Ahmad, médecin détention du CICR, enfilant son équipement de protection individuelle dans l’antichambre, qui sépare la zone saine de la zone infectée dans l’enceinte de la prison.
01:31 Différents panneaux dans la prison.
01:43 Vue de l’intérieur d’une cellule.
Extrait sonore 1 : Abdolhaliem Ahmad, médecin détention, CICR
01:46 « Les équipes médicales font face à plusieurs difficultés pour lutter contre la propagation des virus dans les prisons, qui sont souvent surpeuplées et ne disposent pas toujours d’un dispositif de ventilation. D’autre part, l’accès des détenus aux soins de santé est généralement limité.
02:05 De plus, les recommandations générales adressées à la population, qui doit notamment respecter la distance physique et rester chez soi, sont inapplicables dans les lieux de détention.
02:17 Certains détenus sont âgés, d’autres souffrent de maladies chroniques, d’un handicap physique ou de problèmes de santé mentale.
02:33 Au CICR, nous estimons que les détenus ont droit à la même prise en charge médicale que le reste de la société. C’est pourquoi nous mettons en place des chambres d’isolement dans lesquelles les détenus susceptibles d’avoir contracté le Covid-19 peuvent recevoir sans attendre les soins médicaux dont ils ont besoin.
03:00 Nous avons aussi prévu une salle pour les tests de dépistage. Sans sortir de l’enceinte de la prison, les détenus peuvent subir un prélèvement rapide et sûr qui sera ensuite analysé en laboratoire. »
Extrait sonore 2 : Ali Mohamed Awada, fils d’un détenu, Bir Hassan, Liban
03:10 « La prison de Roumieh est surpeuplée. Certains détenus sont âgés, d’autres sont malades. Mon père, par exemple, a la jaunisse.
03:21 La promiscuité est grande dans la prison. Il arrive souvent que les détenus partagent la même nourriture et qu’ils soient assis très proche les uns des autres.
03:29 Aucune mesure de prévention n’a été mise en place pour les protéger.
03:34 Nous sommes inquiets pour lui [mon père]. Pour ma part, je reste chez moi en ce moment. Personne ne me rend visite, ne me parle ou pénètre dans ma maison. Mais lui [mon père] est exposé. Très exposé. »
03:42 Plans de coupe d’Ali Mohamed Awada.
Extrait sonore 3 : colonel Majed Al Ayoubi, directeur de la prison centrale de Roumieh
03:54 « Nous sommes inquiets, tout comme le personnel de la prison et les détenus.
04:00 Nous faisons tout notre possible pour éviter la propagation du virus entre nos murs, d’autant plus que nos bâtiments ne datent pas d’hier. Les infrastructures sont précaires et les conditions sanitaires sont mauvaises.
04:16 Nous avons procédé à la désinfection des lieux, de l’entrée principale de la prison jusqu’aux cours intérieures et pièces de chaque bâtiment, en passant par les parloirs et les scanners.
04:30 En outre, nous avons installé des thermomètres à chaque entrée de la prison.
04:35 Nous prenons la température de toutes les personnes qui pénètrent dans la prison, notamment des proches des détenus qui viennent leur rendre visite.
04:40 Les détenus peuvent recevoir la visite uniquement des membres de leur famille proche, et seulement d’une personne à la fois. »
04:48 Plans de coupe du colonel Majed Al Ayoubi.
Extrait sonore 4 : Roy Aoun, ingénieur « eau et habitat » du CICR, Liban
O4:55 « La prison de Roumieh est la plus grande du Liban, c’est pourquoi le CICR collabore avec les Forces de sécurité intérieure pour que des mesures de précaution y soient mises en œuvre, comme l’installation de postes de lavage des mains supplémentaires aux entrées des bâtiments et la mise en place
O5:18 d’un service d’isolement dans l’enceinte de la prison.
O5:24 Cette salle a été équipée de manière à isoler complètement la zone protégée de la zone exposée de la prison.
O5:30 Une autre salle est réservée aux patients rétablis afin d’éviter qu’ils ne s’exposent à une autre contamination. »
05:38 Plans de coupe de Roy Aoun.
05:40 FIN