Multimedia Newsroom

Des centaines de milliers de Somaliennes et Somaliens sont confronté•e•s à l’épisode de sécheresse le plus grave de ces dix dernières années

Dans la Corne de l’Afrique, la Somalie est le pays qui souffre le plus des conséquences de faibles pluies répétées. Il s’agit de la troisième et de la plus grave sécheresse de ces dix dernières années. La situation est alarmante et elle continue de se détériorer.

Dans la Corne de l’Afrique, la Somalie est le pays qui souffre le plus des conséquences de faibles pluies répétées. Il s’agit de la troisième et de la plus grave sécheresse de ces dix dernières années. La situation est alarmante et elle continue de se détériorer. Les zones isolées de la Somalie, en particulier les villages et les zones de peuplement des régions du centre et du sud, sont les plus touchées. Dans l’espoir que les conditions de vie soient meilleures dans les villes et agglomérations plus grandes, les personnes âgées, les femmes et les enfants entreprennent un long et pénible voyage pour y trouver de l’aide.   

« Là d’où je viens, il n’y a que des problèmes et la faim. Nous ne connaissons que la faim. La santé, c’est important, mais les gens ont faim. Il ne pleut pas. Nous sommes partis pour obtenir des soins, mais nous avons faim. Il ne pleut pas », raconte Fadumo Ali Mohamed.

Fadumo a effectué le voyage depuis son village près de la région de Jamaame. Elle a dû passer deux nuits sur la route avec ses trois enfants, dont l’un était gravement malade. Lors de ce voyage éprouvant, ils ont dû traverser des territoires contrôlés soit par le gouvernement, soit par des groupes armés. Un tel périple est un défi en soi, mais l’impact économique de la sécheresse sur le coût du transport constitue le premier obstacle à l’accès aux soins que les patient·e·s potentiel·le·s sont susceptibles de rencontrer.

« Auparavant, 75 % des patientes et patients étaient originaires de villages ruraux. Aujourd’hui, la plupart viennent de la région de Kismaayo. Avant, les gens pouvaient se permettre le déplacement jusqu’à l’hôpital, grâce à leurs récoltes et à leurs animaux et parce qu’ils n’étaient pas confrontés à la sécheresse. À présent, ils n’ont plus les moyens de se rendre à l’hôpital. Les enfants malades restent donc au village et seuls ceux qui sont dans un état critique sont transportés à l’hôpital. Certaines personnes nous ont dit que leurs enfants étaient décédés parce qu’elles n’avaient pas de moyen de transport », explique Feisal Adan Ibrahim, qui supervise les opérations du centre de stabilisation de l’hôpital général de Kismaayo.

Le nombre de cas de malnutrition et de rougeole est en hausse, et la population a besoin d’accéder à des soins de santé.

La fille de Fadumo Ali Mohamed, Ikraan Abdiaziz, âgée de deux ans, a été admise au centre de stabilisation de Kismaayo à la mi-février. Elle souffrait de malnutrition aiguë et son petit corps d’enfant était gonflé par un œdème, c’est-à-dire une accumulation de liquide dans le corps.

« Ma fille était très enflée lorsque je l’ai amenée ici. Je reste avec elle. Elle reçoit un traitement. Elle est encore un peu fatiguée, mais les gonflements ne sont pas aussi importants qu’avant », explique Fadumo, assise avec sa fille dans l’aile du centre de stabilisation dédiée aux soins intensifs.

La majorité des patient·e·s des centres de stabilisation sont issu·e·s de familles déplacées qui se sont installées autour des villes, tandis que d’autres viennent de zones rurales plus éloignées.

 « Nous constatons un afflux de personnes beaucoup plus important au centre de stabilisation. Nous dénombrons également davantage d’enfants souffrant de malnutrition. Mais notre principale inquiétude, et nous recevons des informations à ce sujet, concerne la situation dans les zones rurales, qui est bien plus critique et où la population n’a aucun accès aux services de santé. C’est ce qui nous préoccupe le plus à l’heure actuelle », déclare Mohamed Abdi Dagane, membre de l’équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) basée à Kismaayo.

L’apparition de nombreux camps de personnes déplacées autour des villes en raison de la sécheresse en cours aggrave le problème. Les services d’assainissement, d’approvisionnement en eau, en nourriture et en soins de santé sont déjà fortement limités dans ces zones de peuplement. Dans la capitale somalienne, Mogadiscio, on dénombre par exemple plus de 120 000 personnes arrivées dans les camps depuis le mois de janvier. De manière générale, l’accès aux soins de santé en Somalie reste très limité, notamment dans les zones rurales, ce qui ne permet pas d’évaluer l’ampleur de la crise de malnutrition.

Les organisations humanitaires mandatées pour venir en aide aux enfants prévoient que 1,4 million d’enfants, soit près de la moitié de la population somalienne de moins de cinq ans, sont susceptibles de souffrir de malnutrition aiguë en raison de la sécheresse actuelle. Le CICR soutient les deux centres de stabilisation de Kismaayo et de Baidoa ainsi que 16 cliniques du Croissant-Rouge de Somalie qui apportent un soutien nutritionnel aux familles dans le besoin.

LISTE DES PLANS

Longueur : 5 min 13 s

Lieu : Kismaayo, Somalie et Mogadiscio, Somalie

Date de tournage : le 26 février à Kismaayo, le 24 février à Mogadiscio

Droit d’auteur : CICR – images libres de droits

Crédité à l’écran : mention écrite du CICR ou logo affiché dans le reportage

00:00–00:05 Istar Mohamed nourrit sa fille avec du lait infantile à l’aide d’une sonde naso-gastrique dans le service de soins intensifs du centre de stabilisation de Kismaayo.

00:05–00:09 Saynab Yussuf nourrit son fils, Mohamed, avec du lait infantile à l’aide d’une sonde naso-gastrique dans le service de soins intensifs du centre de stabilisation de Kismaayo.

00:09–00:17 Fadumo Ali nourrit sa fille de deux ans, Haawo, dans le service de soins intensifs du centre de stabilisation de Kismaayo.

Témoignage de Fadumo Ali :

00:17–00:21 Là d’où je viens, il n’y a que des problèmes et la faim. Nous ne connaissons que la faim. Nous sommes venus ici pour obtenir un traitement.

00:23–00:25 Nous avons faim. Il ne pleut pas.

00:25–00:28 Les gens fuient parce qu’ils ont faim. Il n’y a rien.

00:28–00:31 La population ne peut pas subvenir à ses besoins quotidiens.

00:31–00:36 Ma fille était très enflée lorsque je l’ai amenée ici.

00:36–00:39 Je reste avec elle. Elle reçoit un traitement.

00:39–00:43 Elle est encore un peu fatiguée, mais les gonflements ne sont pas aussi importants qu’avant.

00:43–00:45 Nous n’avons pas encore été autorisées à sortir.

00:45–00:50 Camp dans le district de Daynile, Mogadiscio.

00:50–00:55 Sahra Kulow et ses enfants dans le camp de personnes déplacées de Mogadiscio dans le district de Daynile.

00:55–00:59 Sahra Kulow sert le déjeuner dans le camp.

00:59–01:04 Sahra Kulow et sa famille déjeunent dans le camp de personnes déplacées.

01:04–01:08 Camp de personnes déplacées dans le district de Daynile, Mogadiscio.

Témoignage de Feisal Adan Ibrahim :

01:08–01:10 Par rapport aux mois précédents,

01:10–01:13 le nombre de patients dans le centre de stabilisation est en hausse.

01:14–01:17 En effet, depuis le mois de novembre,

01:17–01:21 les régions de Jubbada Hoose et de Jubbada Dhexe souffrent de la sécheresse.

01:21–01:25 La plupart des patient·e·s sont originaires de ces deux régions.

01:25–01:30 Ces patient·e·s souffrent de malnutrition et présentent des complications.

01:30–01:35 Dès leur arrivée, ils sont admis au centre de stabilisation.

01:35–01:38 Ali Yussuf Ibrahim, employé du centre, prépare du lait infantile pour les enfants souffrant de malnutrition admis au centre de stabilisation de l’hôpital général de Kismaayo.

01:38–01:41 Ali mélange le lait infantile en poudre avec de l’eau chaude.

01:41–01:45 Ali remue le mélange.

01:45–01:50 Camp de personnes déplacées dans le district de Daynile, Mogadiscio.

Témoignage de Feisal Adan Ibrahim :

01:51–01:56 Auparavant, 75 % des patient·e·s étaient originaires de villages ruraux.

01:57–02:01 Aujourd’hui, la plupart vient de la région de Kismaayo.

02:01–02:06 Avant, les gens pouvaient se permettre le déplacement jusqu’à l’hôpital,

02:06–02:12 grâce à leurs récoltes et à leurs animaux et parce qu’ils n’étaient pas confrontés à la sécheresse.

02:12–02:16 À présent, ils n’ont plus les moyens de se rendre à l’hôpital.

02:16–02:23 Les enfants malades restent donc au village et seuls ceux qui sont dans un état critique sont transportés à l’hôpital.

02:23–02:28 Certaines personnes nous ont dit que leurs enfants étaient décédés parce qu’elles n’avaient pas de moyen de transport.

 02:28–02:40 Les mères et les personnes s’occupant d’enfants reçoivent des doses de lait infantile au centre de stabilisation de l’hôpital général de Kismaayo.

 Témoignage de Feisal Adan Ibrahim :

02:40–02:45 Nous connaissions habituellement un pic d’admissions en mai, juin et juillet.

02:45–02:56 Mais c’est la première fois que nous accueillons autant de patient·e·s souffrant de malnutrition sur six mois consécutifs ou plus.

02:56–02:58 La sécheresse s’intensifie.

02:58–02:59 C’est du jamais vu.

02:59–03:01 Aucun nouveau camp de personnes déplacées n’avait été mis en place.

03:01–03:06 À présent, de nouveaux camps ont été créés à Kismaayo.

03:06–03:10 Chaque jour, nous admettons environ six patient·e·s qui ont été orienté·e·s vers nous.

03:10–03:13 Et ils sont originaires de cette région.

03:13–03:15 Au moins, ils reçoivent de la nourriture dans les camps.

03:15–03:18 Mais concernant la population des régions de Jamaame, Jilib et Buale,

03:18–03:20 personne ne lui donne à manger.

03:20–03:23 Ils n’ont pas accès aux services de nutrition.

03:23–03:25 Ils n’ont pas accès aux services de santé.

03:25–03:29 Ils ne reçoivent pas d’aide humanitaire d’urgence.

03:29–03:35 Cela provoque une crise de malnutrition permanente.

03:36–03:43 Le mur extérieur de l’hôpital général de Kismaayo.

03:43–03:47 Vue du portail de l’hôpital général de Kismaayo, depuis l’intérieur.

03:47–03:51 Entrée de l’aile 1 du centre de stabilisation.

Témoignage de Fadumo Ali :

03:51–03:54 Ma fille va beaucoup mieux maintenant, et le gonflement a diminué.

03:54–03:58 Elle est un peu fatiguée, mais le gonflement a diminué.

03:58–04:04 Les gonflements sont encore présents, mais ils ne sont pas aussi importants qu’avant.

04:04–04:12 Fadumo Ali avec sa fille dans l’aile des soins intensifs du centre de stabilisation de l’hôpital général de Kismaayo.

Témoignage d’Abdi Dagane :

04:12–04:16 La situation est particulièrement désespérée.

04:16–04:22 Nous constatons un afflux de personnes beaucoup plus important au centre de stabilisation.

04:22–04:24 Nous dénombrons également davantage d’enfants souffrant de malnutrition.

04:25–04:32 Mais notre principale inquiétude, et nous recevons des informations à ce sujet, concerne la situation dans les zones rurales, qui est bien plus critique.

04:32–04:34 Et là-bas, il n’y a aucun accès à des services de santé.

04:35–04:37 C’est ce qui nous préoccupe le plus à l’heure actuelle.

04:37–04:52 Mouvements de personnes aux abords du camp de personnes déplacées dans le district de Daynile, Mogadiscio.

04:52–05:02 Plan du camp de personnes déplacées dans le district de Daynile, Mogadiscio.

05:02–05:13 Seynab Haji Yaaqub nourrit ses enfants dans le camp de personnes déplacées du district de Daynile, à Mogadiscio.

Fin

B-Roll
Malnutrition AV news cut
Duration : 5m 14s
Size : 380.5 MB

Documents
220757 fr Somalia AV news dopesheet AP fr
Size: 57.1 KB

Somalia AV news dopesheet
Size: 53.5 KB

2022 03 16 AV NEWS Somalia dopesheet AR
Size: 24.8 KB

Multimedia Newsroom
Images & footage available to download at no charge.
They may not be sold or transferred to a third party or used for commercial purpose.
Caution: our footage can be distressing.

Privacy Policy | Copyright
ICRC ©2024 - All right reserved