Selon un nouveau rapport du Comité international de la Croix-Rouge et de la Croix-Rouge de Norvège, l’action en faveur du climat au Proche et au Moyen-Orient reste extrêmement faible dans les zones touchées par un conflit armé, et les régions les plus fragiles et les plus instables ne reçoivent pratiquement aucun financement destiné à l’action climatique.
Les températures élevées et la rareté de l’eau douce, la sécheresse et les précipitations intenses sont de plus en plus fréquentes dans la région. Les conflits prolongés sapent les capacités institutionnelles en matière de gouvernance environnementale et pèsent lourdement sur les ressources naturelles. L’accès à l’eau potable devient plus difficile et les moyens de subsistance sont perturbés. On constate une multiplication inquiétante des effets sur la santé, tels que la malnutrition, les maladies transmises par l’eau et les maladies respiratoires.
« La mort, les blessures et la destruction sont les effets dévastateurs bien connus des conflits armés. Ce que l’on sait moins, ce sont les difficultés que les habitants doivent endurer et surmonter pour contrer les terribles effets conjugués des conflits, du changement climatique et de la dégradation de l’environnement », explique Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient.
Le nouveau rapport démontre combien les conséquences humanitaires de la dégradation de l’environnement et du changement climatique sont aggravées par les conflits armés au Proche et au Moyen-Orient. Établi dans le cadre d’un partenariat entre le CICR et la Croix-Rouge de Norvège, avec l’assistance technique du Centre du changement climatique de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, il s’intitule : « Making Adaptation Work : Addressing the compounding impacts of climate change, environmental degradation and conflict in the Near and Middle East » (S’adapter pour faire face aux effets conjugués du changement climatique, de la dégradation de l’environnement et des conflits au Proche et au Moyen-Orient).
« Ce nouveau rapport souligne combien il est urgent que les décideurs politiques abordent de front les enjeux climatiques de la région », a déclaré Anne Bergh, secrétaire générale de la Croix-Rouge de Norvège. « Les endroits les plus fragiles et les plus instables sont pratiquement exclus des distributions actuelles de financement pour le climat. D’un point de vue humanitaire, il est clair que cela doit changer ».
L’Ahwar dans le sud de l’Irak – également connu sous le nom de marais irakiens – illustre les défis humanitaires qui surgissent lorsque les conflits et la dégradation de l’environnement conjuguent leurs effets. Dans les années 1990, la région a été asséchée à titre de représailles à l’encontre de l’opposition. Le niveau et la qualité de l’eau sont aujourd’hui bien inférieurs, ce qui affecte l’agriculture et la biodiversité.
La famille d’Abu Laith vit près de la rivière depuis des générations. Ses eaux étaient autrefois si abondantes qu’elle était citée dans des poèmes ; aujourd’hui, « ce n’est plus qu’un fossé. La région toute entière n’est plus adaptée à la vie. Nous sommes entourés de mines terrestres et de restes humains non découverts de soldats décédés lors des affrontements des années 1980 ».
Les acteurs humanitaires ont un rôle modeste mais important à jouer pour promouvoir l’action pour le climat, qu’il s’agisse de diversifier les moyens de subsistance et de gérer les ressources naturelles ou de renforcer les systèmes de santé et les stratégies axées sur la mobilité.
Notes à l’intention des rédactions :
Informations complémentaires :
Cathrine Tranberg Hårsaker, Croix-Rouge de Norvège, +47 40 86 12 23
Jessica Moussan (arabe, anglais, français), CICR Dubaï, jmoussan@icrc.org +971 50 425 4091
Elizabeth Shaw (anglais), CICR Washington DC, eshaw@icrc.org +1 202 361 1566