La population syrienne subit depuis plus de 12 ans les conséquences d’un conflit armé meurtrier, auquel s’est ajouté en début d’année un tremblement de terre dévastateur qui a provoqué un nouveau drame humanitaire. Alors que l’Union européenne organise la septième conférence de Bruxelles sur l’aide à apporter pour l’avenir de la Syrie et des pays de la région, le Comité international de la Croix‑Rouge (CICR) demande instamment que des mesures immédiates soient prises pour remédier à la situation critique dans laquelle se trouvent les Syriens. Le coût de l’inaction serait terrible, en tout premier lieu pour les populations.
Outre le conflit et le récent tremblement de terre, les communautés vulnérables doivent faire face à l’inflation galopante, la récession économique, l’effondrement des services de santé publique et la destruction des habitations, ainsi qu’au risque que les infrastructures essentielles cessent de fonctionner. Aujourd’hui, près de 90% des Syriens vivent en dessous du seuil de pauvreté et plus de 15 millions d’entre eux ont besoin d’une assistance humanitaire, une tendance qui se poursuit depuis plusieurs années.
Le risque d’effondrement des infrastructures vitales du pays est un problème majeur. Les mesures restrictives et les sanctions internationales qui pèsent sur la Syrie ont freiné l’importation des pièces de rechange nécessaires à l’entretien des infrastructures de base des villes principales du pays. C’est pourquoi le CICR continue de demander que des exemptions humanitaires bien définies et permanentes soient inscrites dans les régimes de sanctions qui n’en prévoient pas encore. La plupart des usines de traitement des eaux ont été endommagées et fonctionnent au ralenti, réduisant fortement l’accès à l’eau potable.
Après le tremblement de terre, le CICR, en partenariat avec le Croissant‑Rouge arabe syrien, a redoublé d’efforts pour répondre aux besoins croissants de la population en fournissant des articles de première nécessité, des soins de santé, de l’eau et des services de santé mentale, et en réhabilitant certains bâtiments – surtout des écoles – utilisés comme abris. Le CICR et la Société nationale ont également amélioré l’accès à l’eau potable et fourni des transformateurs afin de rétablir l’approvisionnement en électricité.
« La communauté internationale doit regarder la réalité en face et comprendre que la situation en Syrie est intenable. Si nous n’agissons pas, les conséquences seront dramatiques pour la population et toute perspective de relèvement durable sera compromise », explique Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen‑Orient. « Nous ne pouvons ignorer plus longtemps les souffrances endurées par les Syriens. La préservation des infrastructures essentielles doit devenir une priorité absolue et nous devons apporter une réponse humanitaire globale dans le pays. »
Le CICR appelle les États donateurs à s’engager sans tarder pour préserver les infrastructures et les services de base, et pour faire en sorte qu’une réponse humanitaire globale puisse être apportée en attendant de trouver des solutions plus durables. Il est urgent de mener une action coordonnée et d’augmenter les fonds alloués pour faciliter le relèvement rapide du pays.
« L’effondrement de ces services essentiels n’est pas une lointaine menace mais un scénario qui pourrait tout à fait se produire et entraîner des conséquences désastreuses pour la population syrienne si aucune autre mesure n’est prise pour l’éviter », ajoute M. Carboni. « Investir pour répondre à ces impératifs peut créer une dynamique positive en permettant aux Syriens d’obtenir un accès minimum aux services de base, ce qui peut les aider à reconstruire leur vie, et aux organisations humanitaires de renforcer significativement l’efficacité et l’impact de leurs activités d’assistance. Il n’y a pas de temps à perdre, il faut agir maintenant. »
Note à l’intention des rédactions :
Présent en Syrie depuis 1967, le Comité international de la Croix‑Rouge (CICR) s’emploie à répondre aux besoins de la population syrienne. Il s’efforce notamment d’offrir à un accès sûr à l’eau potable et aux services essentiels à plus de 12 millions de Syriens, d’assurer la sécurité économique de plus de trois millions de personnes en facilitant l’accès à la nourriture et à des activités génératrices de revenus, et de réduire les conséquences désastreuses de la contamination par les armes sur les communautés les plus durement touchées. Le CICR s’implique aussi activement à soutenir les familles qui sont sans nouvelles d’un proche et les détenus, ainsi que les personnes qui sont bloquées dans des camps sans aucune perspective d’avenir, en particulier les enfants vulnérables.
À propos de la station de traitement des eaux d’Al-Khafsa :
La station d’Al-Khafsa est l’une des sept usines de traitement des eaux que le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Croissant-Rouge arabe syrien, en collaboration avec le Service des eaux d’Alep, s’efforcent de maintenir en activité pour assurer l’approvisionnement en eau potable de millions de personnes en Syrie. La station d’Al-Khafsa pompe et traite l’eau du lac Al-Assad, qui est ensuite stockée dans plusieurs réservoirs souterrains, puis distribuée dans toute la ville. Plusieurs stations de pompage le long de la conduite qui relie Khafsa à Alep pompent l’eau traitée pour alimenter le réseau de distribution couvrant les villages situés dans les zones rurales de l’est et du nord d’Alep.
Informations complémentaires :
Suhair Zakkout, CICR Damas, szakkout@icrc.org, tél. : +963930336718
Imene Trabelsi, CICR Beyrouth, itrebelsi@icrc.org, tél. : +9613138353
Jessica Moussan, CICR Dubaï, jmoussan@icrc.org, tél. : +971504254091
LISTE DES PLANS
Durée : 5 min. et 24 sec.
Lieux de tournage : Syrie – Hassakeh et Alep
Date de tournage : mai 2023 (Hassakeh), juin 2023/novembre 2021 (Alep)
Copyright : CICR – libre de droits
Crédit à l’écran en tant qu’auteur : CICR
00:00 – 00:30 B-roll, extérieur : images de drone d’Hassakeh, montrant la rivière Khabour (affluent de l’Euphrate en Syrie) presque asséchée.
00:30 – 00:42 B-roll, extérieur : Hassakeh : des femmes et des enfants du village font rouler des tonneaux vides pour aller les remplir à un point de distribution d’eau.
00:42 – 00:46 B-roll, extérieur : Hassakeh : des gens font la queue pour remplir des tonneaux.
00:46 – 00:52 B-roll, extérieur : Hassakeh : des gens attendent derrière un camion-citerne.
00:52 – 01:02 B-roll, extérieur : Hassakeh : égouts à ciel ouvert en pleine rue.
01:02 – 2:17 B-roll, interview : Hadila Mahmoud, 42 ans, veuve et mère de quatre enfants, qui vit à Hassakeh
Hadila en train de remplir un tonneau.
Hadila transportant de l’eau jusqu’à chez elle.
Gros plan : Hadila en train de faire la vaisselle dans une bassine.
2:17 – 3:21 extrait sonore : Hadila Mahmoud, 42 ans, veuve et mère de quatre enfants, qui vit à Hassakeh
2:17 – 2:29 : Nous n’avons pas les moyens d’acheter de l’eau ! Il est tellement difficile d’avoir accès à l’eau, comment peut-on appeler cela une vie ?
2:29 – 2:36 : Est-ce que c’est une vie ? Non, ce n’en est pas une. Nous arrivons à peine à survivre. C’est tout sauf une vie !
2:36 – 2:39 : Il faut lutter au quotidien pour se procurer suffisamment d’eau potable.
2:39 – 2:47 : Impossible de trouver l’eau dont nos enfants ont besoin. Il peut s’écouler un mois entier sans qu’ils puissent prendre un bain ou une douche.
2:47 – 2:53 : Nous utilisons l’eau qui nous est fournie pour cuisiner et pour la boire. Mais il arrive qu’il n’en reste pas assez pour préparer les aliments et cuisiner.
2:53 – 2:59 : L’eau à laquelle nous avons accès et qui est acheminée par camion-citerne rend nos enfants malades. Ils souffrent de maux d’estomac et de diarrhée.
2:59 – 3:15 : L’eau distribuée par camion-citerne ne suffit pas ; on parvient tout juste à remplir un bidon d’eau. Les gens ne peuvent pas en obtenir davantage parce que la citerne doit ravitailler 200 ménages.
3:15 – 3:21 : Pour avoir suffisamment d’eau pour ma famille, il faudrait que j’achète chaque mois cinq tonneaux au prix de 150 000 à 200 000 livres syriennes (22 dollars US).
3:21 – 3:36 extrait sonore : Hadila parlant à sa famille au sujet du camion-citerne.
Mona, est-ce que le camion-citerne est venu aujourd’hui ?
Non, pas encore. Il ne passe pas tous les jours. Parfois, nous ne le voyons pas pendant trois ou quatre jours.
3:36 – 3:58 B-roll, extérieur : images de drone montrant une rivière en crue.
3:58 – 4:27 B-roll, intérieur : Alep : images de la station de pompage de Suleiman Al-Halabi (soutenue par le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien).
4:27 – 4:58 extrait sonore : Martin Schüepp, directeur des opérations du CICR, depuis la station de traitement des eaux d’Al-Khafsa.
Au cours de ma visite à Alep, beaucoup d’habitants m’ont parlé de l’effet dévastateur du conflit et de la manière dont le récent séisme est venu bouleverser encore un peu plus leurs vies.
Le CICR, conjointement avec le Croissant-Rouge arabe syrien, travaille d’arrache-pied pour répondre à leurs besoins les plus pressants.
Ici, à la station de traitement des eaux d’Al-Khafsa, nous avons effectué des travaux urgents de maintenance et de remise en état pour faire en sorte que plus de 3,5 millions de personnes à Alep et dans les environs puissent continuer à avoir accès à l’eau potable.
4:58 – 5:07 B-roll, intérieur : station de traitement des eaux d’Al-Khafsa, soutenue par le CICR et le Croissant-Rouge arabe syrien.
5:07 – 5:24 B-roll, extérieur : Syrie : images générales sur le thème de l’eau.
Des enfants se lavant les mains sous un robinet.
FIN