Les refugies Syriens entre peur et amertume
Histoire un ; Nouveaux refugies syriens dans L'est de la Jordaine
Les autorités jordaniennes ont récemment appelé la communauté internationale à accroitre son assistance pour aider le royaume à faire face à la présence de plus de 500,000 réfugiés syriens sur son sol. Avec des centaines de réfugiés en plus chaque jour, la pression sur la Jordanie reste forte.
Les points d’entrée traditionnels dans le nord-ouest de la Jordanie deviennent de plus en plus difficiles à atteindre en raison de l’intensité des combats côté syrien. Un nombre croissant de familles prennent le risque de traverser une grande partie de la Syrie pour rejoindre la frontière est de la Jordanie. Entre 200 et 500 personnes arrivent ainsi chaque jour dans une région désertique où les Forces armées jordaniennes dirigent d’abord les réfugiés dans des lieux de rassemblement, puis vers des centres de transit.
Les réfugiés peuvent passer entre deux et trois jours dans ces lieux isolés avant d’être transportés par bus vers le centre d’enregistrement Raba’a Al Sarhan. De là, ils pourront rejoindre le camp de réfugiés de Al-Zaatari ou un des autres camps ouverts en Jordanie pour les accueillir.
Depuis juillet 2013, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a installé des réservoirs d’eau, des sanitaires, des bennes à déchets ainsi que des abris temporaires dans trois lieux de rassemblement et deux centres de transit situés dans la région de Ruwaishid pour que les réfugiés aient un accès immédiat aux services de base. Des camions du CICR y livrent régulièrement des couvertures, des jerrycans et des articles hygiéniques. Une organisation locale distribue deux fois par jour des repas payés par le CICR.
Plus entrainés à surveiller les frontières dans le désert qu’à affronter les conséquences humanitaires du conflit syrien, les militaires du bataillon 6 des gardes-frontières royaux recueillent des personnes effrayées et épuisées. Les réfugiés, et parmi eux des vieillards et des enfants, ont marché sur de longues distances, souvent de nuit, pour traverser la frontière.
Abdel-Rahmane est arrivé dans le lieu de rassemblement de Bustana début novembre. Il décrit ainsi sa fuite à travers l’est de la Syrie : « Cela nous a pris trois jours. Nous avions terriblement soif, nous avions faim. A tel point que nous collections des bouts de pain sec pour les donner aux enfants afin qu’ils aient la force de marcher. »
Ce père de six enfants originaire de Homs a erré pendant deux ans avec sa famille à l’intérieur de la Syrie à la recherche d’un lieu sûr. Sans succès. Il a récemment décidé de fuir son pays en empruntant les routes du désert pour fuir les combats et la destruction. Abdel-Rahmane évoque l’avenir de ses enfants avec noirceur : « Tous ces enfants seront élevés dans l’ignorance. Pas d’éducation, pas d’école, rien. L’avenir est perdu, Dieu seul sait ce qu’il va arriver. »
Le CICR est la seule organisation internationale à opérer dans cette partie de la Jordanie.
Histoire deux ; Les refugies Syriens de Mafraq recoivent de l'argent pour survive
La majorité des réfugiés syriens résidant en Jordanie vivent en dehors des camps, avec très peu de moyens. En raison de revenus modestes et du haut coût de la vie, la plupart d’entre eux ont du mal à payer les frais liés à la santé, à l’alimentation ou au logement.
Afin de soutenir les réfugiés dans le gouvernorat de Mafraq, le CICR, en collaboration avec le Croissant-Rouge de Jordanie, a commencé à distribuer des cartes de retrait à 1000 familles vulnérables.
Hekmat Sharabi, du CICR en Jordanie, estime que ce programme de transfert d’argent liquide « est une solution plus flexible que de leur fournir tout autre sorte de soutien qu’ils pourraient percevoir comme ne répondant pas à leurs besoins. »
Lama, une veuve dans la trentaine, a fui la Syrie au début de cette année avec sa fille de neuf ans pour rejoindre dix autres membres de leur famille dans une maison de trois pièces aux abords du camp de réfugiés d’Al-Zaatari. L’argent qu’elle reçoit au nom de sa famille (300 USD en novembre) permet désormais d’acheter dans de plus grandes quantités des fruits et des légumes.
Mais Lama et son frère sont amers et ont le mal du pays : « Imaginez que vous vivez en sécurité dans votre pays et vous vous retrouvez ici… Nous nous sentons humiliés. C’est très dur d’être un réfugié » dit-elle.
Les enfants de la maison sont traumatisés. Khaled, le frère de Lama affirme : « Certains jours, on entend des feux d’artifice ici et les enfants ont peur. Ils pensent que nous sommes bombardés mais ce sont juste des feux d’artifice. Ils pensent être sous les bombes alors ils courent se cacher en criant Allahu Akbar. »
La volonté de rentrer au pays est très présente, même s’ils ont quasiment tout perdu en Syrie. Dès que les conditions de sécurité permettront un retour, ils quitteront la Jordanie sur-le-champ. « Peu importe le temps passé ici, peu importe la gentillesse des gens, aucun autre pays ne pourra nous traiter mieux que le nôtre » conclut Khaled.
L’argent est récupéré par le biais de distributeurs automatiques de billets d’une grande banque jordanienne. Le projet durera jusqu’en mars 2014, au rythme d’un versement par mois. Le montant de l’assistance varie en fonction du nombre de personnes enregistrées sous un même toit et il est augmenté les mois d’hiver.
Decoupage
Lieu : Région de Ruwaishid (Est de la Jordanie) et ville de Mafraq (Nord)
Longueur : 9’32
Format : Mpeg4/16 :9/HD/SD
Production : Didier Revol/Hala Shamlawi
Son : arabe et anglais
Réf. CICR : AV122N
Date : novembre 2013
Copyright : libre de droits
00 00 deux camions du CICR dans le désert jordanien se rendant au lieu de rassemblement de Bustana (région de Ruwaishid) pour livrer des articles essentiels aux réfugiés syriens (3 plans)
00 19 Camions CICR entrant dans le lieu de rassemblement
00 23 Panneau avec inscription « Bataillon 6 des gardes-frontières royaux »
00 27 Plan large du lieu de rassemblement
00 32 Réfugiés avec leurs bagages (2 plans)
00 43 Réfugiés (plan serré)
00 48 Réfugiés devant abris provisoires fournis par le CICR
00 57 Staff CICR ouvrant les portes arrière du camion (2 plans)
01 11 Groupes d’enfants et de femmes
01 16 Personnes attendant la distribution de repas payés par le CICR et fournis par une organisation locale (2 plans)
01 30 Abdel-Rahmane prend les repas pour lui et sa mère
01 38 Plan de coupe de réfugiés devant abris provisoires
01 44 Abdel-Rahmane entre dans l’abri pour rejoindre sa famille
01 52 Intérieur de l’abri
01 58 Gros plan sur le visage de la mère d’Abdel-Rahmane
02 02 Plan serré sur un enfant jouant avec un œuf
02 07 ITW d’ Abdel-Rahmane (arabe – 19 sec)
“Il n’y avait aucune pitié, aucune pitié, pas d’empathie pour rien. Que de la brutalité monstrueuse, des destructions, des déplacements, des frappes et des bombardements. Nous n’avions aucun lieu pour nous abriter, pas de nourriture, pas d’eau, rien du tout. C’est pour tout cela que nous avons dû partir. »
02 25 ITW d’ Abdel-Rahmane (arabe – 15 sec)
“Le voyage a pris trois jours. Nous avions terriblement soif, nous avions faim. A tel point que nous collections des bouts de pain sec pour les donner aux enfants afin qu’ils aient la force de marcher. »
02 40 ITW d’ Abdel-Rahmane (arabe – 15 sec)
« L’avenir est sombre pour ce qui de l’accès à l’éducation et à l’école. Tous ces enfants seront élevés dans l’ignorance. »
02 54 Pas d’éducation, pas d’école, rien. L’avenir est perdu, Dieu seul sait ce qu’il va arriver. »
03 01 Pano large sur abris et tente
03 12 Réfugiés devant la tente
03 17 Plan serré sur enfant
03 22 Réfugiés, coucher de soleil et abri
03 26 Plan serré sur enfants
03 30 Coucher de soleil sur la frontière avec la Syrie (3 plans)
03 46 Plan large du stade de Mafraq (ville proche du camp de Zaatari) où les réfugiés syriens viennent récupérer leur carte mensuelle de débit.
03 52 Foule écoutant staff du CICR donnant des instructions
03 57 Lama marche vers le bureau improvisé pour recevoir sa carte de débit des mains du staff Croissant-Rouge de Jordanie et CICR
04 06 Lama entre dans le bureau
04 13 Plan serré sur les yeux de Lama
04 21 Plan serré sur staff Croissant-Rouge de Jordanie et CICR expliquant à Lama comment utiliser la carte de débit
04 27 Plan serré sur la carte de débit
04 33 Plan moyen sur staff Croissant-Rouge de Jordanie et CICR avec Lama
04 41 ITW Hekmat Sharabi (anglais – 15 sec)
« Les réfugiés eux-mêmes se sentent plus à l’aise et contents quand nous leur proposons de leur donner un certain montant d’argent liquide dont ils ont évidemment besoin dans ces circonstances très difficiles. »
04 55 ITW Hekmat Sharabi (anglais – 10 sec)
« C’est une solution plus flexible que de leur fournir tout autre sorte de soutien qu’ils pourraient percevoir comme ne répondant pas à leurs besoins. »
05 05 Lama se dirige vers un distributeur de billets de banque
05 11 Lama retire de l’argent et s’en va (6 plans)
05 47 Lama entre dans une épicerie et se dirige vers l’étal des légumes (2 plans)
06 12 ITW Lama (arabe – 20 sec)
« Les pommes de terre sont un aliment essentiel à la maison, il faut en avoir. Nous en consommons beaucoup alors j’ai pris la carte de retrait aujourd’hui. J’ai retiré de l’argent et je suis venue ici acheter des légumes pour les enfants. »
06 31 Lama paye à la caisse de l’épicerie
06 41 Lama sur le chemin de la maison
06 51 Le frère de Lama, Khaled, et son neveu, Jafar, l’accueillent
07 00 Lama dans la cuisine
07 16 Lama prend son repas avec son frère et son neveu
07 27 ITW Lama (arabe – 16 sec)
« Imaginez que vous vivez en sécurité dans votre pays et vous vous retrouvez ici… Nous nous sentons humiliés. C’est très dur d’être un réfugié »
07 42 Repas (4 plans de coupe)
08 01 Ecran de télévision montrant des images de guerre en Syrie
08 10 Plan serrés sur visage de Lama, Khaled et Jafar
08 24 ITW de Khaled et de Lama (arabe – 20 sec)
« Certains jours, on entend des feux d’artifice ici et les enfants ont peur. Ils pensent que nous sommes bombardés mais ce sont juste des feux d’artifice. Ils pensent être sous les bombes alors ils courent se cacher en criant Allahu Ahbar. »
08 36 (Lama) « Quand un avion passe au-dessus de nous, ils pensent qu’il va nous attaquer. »
08 40 « La peur a toujours une grande emprise sur eux. » (Khaled) « Ils revivent toujours ces événements. » (Lama)
08 45 Plan serré sur Jafar
08 49 24 ITW de Khaled (arabe – 10 sec)
« A un certain moment, on doit rentrer chez soi. Peu importe le temps passé ici, peu importe la gentillesse des gens, aucun autre pays ne pourra nous traiter mieux que le nôtre. »
08 59 Plan serré sur les mains
09 08 ITW de Lama (arabe – 11 sec)
« Mon père me manque tellement. Et aussi tous mes frères, et mon pays. Tous me manquent beaucoup. »
09 19 Lama pleure
09 32 FIN