Pres CICR en RCA souligne besoins croissants
Les exactions répétées contre la population, les pillages, les meurtres et les violences sexuelles aggravent chaque jour un peu plus la souffrance de la population dans un contexte de pauvreté généralisée et de défaillance des structures étatiques mises à mal par des années d’instabilité et des crises récurrentes, a déclaré Peter Maurer, le président du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au terme d’une visite de trois jours dans le pays. La dépendance par rapport à l’aide humanitaire, déjà très importante, va continuer à s’accroître si les efforts pour rétablir la sécurité ne sont pas intensifiés », a-t-il averti.
Durant son séjour, M. Maurer s’est entretenu avec la présidente de la République centrafricaine, avec des représentants des autorités et de la société civile, et avec le président de la Croix-Rouge centrafricaine, partenaire principal du CICR dans le pays. Le président du CICR a pu se rendre compte par lui-même de la situation dans la capitale et au nord du pays, à Kaga Bandoro et à Ndélé. À l’occasion de sa visite dans cette dernière localité, un hommage a été rendu au collaborateur du CICR tué le 8 mars dernier.
Les populations résidentes ou déplacées survivent dans des conditions extrêmement difficiles. Elles sont à la merci des attaques qui visent de façon indiscriminée hommes et femmes de tout âge, et même de tout jeunes enfants. La violence a atteint un niveau sans précédent depuis décembre 2013. Elle est particulièrement exacerbée dans certains quartiers de la capitale Bangui, et dans l’ouest du pays, où elle fait des milliers de morts et de blessés et pousse des centaines de milliers de personnes à quitter leur quartier et à chercher refuge ailleurs dans le pays ou à l’étranger. La plupart de ces déplacés continuent de vivre dans le dénuement le plus complet et dépendent de l’aide humanitaire. A M’poko, le plus grand site de déplacés internes, situé à proximité de l’aéroport de Bangui, l’eau est fournie par le CICR, la nourriture et les soins médicaux par d’autres organisations humanitaires.
L’insécurité reste un obstacle majeur à la protection de la population et à l’amélioration de ses conditions de vie. « Tous les habitants du pays sont touchés par le conflit d’une manière ou d’une autre et doivent pouvoir vivre dignement et sans craindre pour leur vie, a dit M. Maurer. L’action des organisations humanitaires est rendue elle-même aléatoire et très risquée en raison de l’insécurité. »
A l’hôpital communautaire de Bangui, où trois équipes chirurgicales du CICR travaillent sans relâche et apportent leur soutien aux équipes médicales locales, environ 70 % des blessés pris en charge par les services d’urgences ont été victimes de tirs ou d’attaques à l’arme blanche. Les personnes blessées devant se rendre à l’hôpital courent en outre de grands risques s’ils ne sont pas assistés, notamment par la Croix-Rouge centrafricaine ou le CICR. Il est donc essentiel que les blessés puissent accéder rapidement et sans obstacle aux soins médicaux, et qu’ils soient protégés et soignés. Le personnel et les structures médicales doivent aussi être respectés.
Dans d’autres régions du pays, comme dans la ville de Kaga Bandoro, le CICR soutient l’hôpital de référence pour la région. Plus au nord, à Ndélé, l’approvisionnement en eau potable dépend presque entièrement de l’aide fournie par le CICR.
« Une aide accrue est toutefois nécessaire, et c’est pourquoi nous avons l’ambition d’augmenter notre assistance, en particulier dans le domaine de la santé, et d’étendre notre couverture géographique », a dit M. Maurer.
Le rôle des organisations humanitaires est aussi de redonner espoir et dignité à la population. « Ensemble avec les volontaires de la Croix-Rouge de la République centrafricaine, nous apportons une aide adaptée aux besoins spécifiques de la population, a dit M. Maurer. Il serait cependant illusoire de penser que l’aide humanitaire seule suffira à couvrir tous les besoins. Il faut que la sécurité revienne et que les services étatiques puissent fonctionner. »
Liste des plans
Location: Central African Republic
Length: 4 :57
Format: Mpg4 SD
Production: Didier Revol/Christopher Nicholas
Camera/Editing: Jón Björgvinsson
Sound: French/Sango
ICRC ref: AV170N
Date: 28 March 2014
Shotlist 27.3.2014 ICRC Central Africa Newsreel
Mbaiki and Bangui, Central African Republic, 26th of March 2014
0:00 Two ICRC vehicles on road to the town of Mbaiki, Central African Republic. Woman voice on radio in French: Headquarters, destination Mbaiki, Mbaiki....Over.
0:07 Liana Kakesa, ICRC assistant medical coordinator and Katarina Oberg-Fichtel, ICRC ambulance nurse bring stretcher to patient Aubin Belfino 36 year old gunshot victim with a stomach wound at the district hospital in Mbaiki.
0:16 Patient Aubin Belfino lifted on a stretcher onto ICRC vehicle for evacuation to Bangui, a three hour drive.
0:21 ICRC vehicles on road from Mbaiki to Bangui in the Central African Republic.
0:24 ICRC's ambulance nurse Katarina Oberg-Fichtel nursing gunshot victim Aubin Befio.
0:32 SOUNDBITE Liana Kakesa, ICRC assistant medical coordinator in French:
"On a été menacés par des hommes armés qui voulaient à tout prix monter dans les véhicules et qu'on les amène dans la direction voulue par eux. Nous, le temps d'expliquer notre mission, ils étaient mécontents et ils nous ont menacés avec la machette et le fusil."
0:51 ICRC vehicles drive past Africa Union MISCA soldiers on a vehicle as they enter through the gate of Bangui hospital.
0:58 ICRC medical staff brings gun shot victim to surgery in Bangui hospital, equipped and partially staffed by ICRC medical personnel.
1:00 ICRC surgeons operating Aubin Belfino gunshot victim.
1.11 SOUNDBITE Essam Elsayed, ICRC surgeon in French:
"Il y avait meme des balles qui tombaient dans la salle de l'hôpital. On a reçu beaucoup de gens qui étaient blessés par des balles perdues. C'est aussi un danger pour nous, équipe de chir."
1:22 MISCA ambulance arrives with a victim, seriously injured by a grenade.
1:25 Wounded man brought into Bangui Hospital.
1:30 ICRC surgeon Essam Elsayed examines wounded man.
1:36 ICRC president Peter Maurer visiting Bangui hospital.
1:46 ICRC president Peter Maurer in the surgical ward of Bangui hospital.
1:54 ICRC president Peter Maurer talking to two patients at Bangui hospital.
Kaga Bandoro, Central African Republic, 27th of March 2014
1:56 Displaced and wounded woman Mariame Sambia, struggling to move as she enters her temporary shelter in the Mabeya neighborhood of the town of Kaga Bandoro in northern Central African Republic.
2:16 SOUNDBITE: Mariame Sambia who fled from the Socada neighborhood in Kaga-Bandoro in Sango:
"My neighborhood was looted. Our doors were broken down, beds were stolen, our kitchen utensils, even the small livestock we have, porks and chicken. All was taken. Some houses were burnt down."
2:30 An armed Seleca soldier outside a Seleca camp in Kaga Bandoro.
2:33 ICRC President Peter Maurer and his delegation meeting with Seleca commander and his soldiers.
Ndélé, Central African Republic, 27th of March 2014
2:44 Boys playing with a bicycle in Ndélé.
2:33 Boy fetching water from an ICRC well in Ndélé.
2:59 Boy bringing water into his house.
3:04 Young smiling woman holding an infant in the town of Ndélé, Central African Republic.
3:13 SOUNDBITE Peter Maurer, ICRC president in French:
"On est ici en République centrafricaine confrontés à un conflit assez exceptionnel. Il y a une pauvreté de longue durée, la violence d'un conflit armé, la violence d'une criminalité de plus en plus poussée, un Etat peu structuré et incapable de procurer la sécurité pour les populations."
3:37 Et dans cet environnement, bien sûr, les besoins humanitaires sont croissants d'un jour à l'autre. Le CICR essaye de répondre par une action importante au niveau des soins de santé, les cliniques mobiles et le soutien aux hôpitaux, les équipes chirurgicales viennent en aide à la population, surtout pour ceux qui sont blessés par le conflit."
4:06 "On déploie aussi une action importante au niveau de l'eau et de la sanitation. De plus en plus de gens ont des difficultés à avoir suffisamment d'eau, à survivre et on soutient les populations dans le domaine de la nourriture."
4:24 "Pour survivre, les gens sont de plus en plus déplacés dans le pays, et donc perdent leur soutiens traditionnels de vie et donc les acteurs humanitaires doivent venir au soutien.
4:39 "Nous essayons et nous espérons pouvoir considérablement élargir notre opération en Centrafrique. Les besoins sont de plus en plus croissants, l'action du CICR de plus en plus nécessaire."
4:57 FIN