Journée Mondiale de la santé mentale les souffrances mentales de milliers de personnes qui fuient les violences dans le Nord-est du Nigéria
Plus de deux millions de personnes ont fui leurs foyers dans le nord-est du Nigéria depuis le début de l’insurrection en 2009.
Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés, 60 % des personnes déplacées ont été témoins de meurtres et de violences physiques et de la destruction de leurs foyers et de leurs communautés.
Beaucoup souffrent de problèmes psychologiques et psychosociaux dus à ces conditions extrêmes.
Arrachés à leurs foyers, les jeunes hommes sont particulièrement vulnérables. Leurs parents ont souvent péri dans les violences et ils doivent aujourd’hui assumer le rôle du soutien de famille, ils se sentent perdus à la dérive dans un nouvel environnement dans lequel ils ne peuvent pas trouver du travail ni pourvoir à leurs besoins ou s’occuper de leur famille.
Gambo Askaju a fui son village il y a plus de deux ans lorsque des amis et des parents ont été tués sous ses yeux. Dans sa fuite, il a trébuché sur des corps.
« Je rêve de ceux qui ont été massacrés. Toutes les nuits, je revis ce voyage. Puis je me réveille terrifié et j’ai du mal à me rendormir. »
Insomnie, cauchemars, signes d’anxiété et de dépression, et troubles physiques sans explication médicale ne sont qu’une partie des symptômes communs aux personnes qui ont été confrontées à la violence.
Le traumatisme de Gambo est aggravé par l’anxiété que suscite son avenir. Dans son village, il était agriculteur et marchand d’animaux, mais à la ville, il peine à trouver du travail et un logement décent.
« Ici, on peut nous refuser un travail parce que nous ne sommes pas d’ici. On nous juge indignes de confiance et on nous considère comme un risque. »
Gambo est un des nombreux jeunes hommes dans l’État d’Adamawa qui souffrent des conséquences psychologiques et psychosociales des violences ; il se rend toutes les semaines à une séance de support en santé mentale et de soutien psychosocial. Ces séances sont assurées par des volontaires de la Croix-Rouge nigériane formés et soutenus par des psychologues du Comité international de la Croix-Rouge (CICR).
« Ils se sentent isolés et rejetés », explique Isabel Rivera, la psychologue du CICR.
« Nous les écoutons, et nous essayons de leur trouver des solutions ou des mécanismes d’adaptation. C’est un groupe d’assistance mais c’est aussi un groupe de soutien. »
« Le groupe de soutien m’a beaucoup apporté. Chacun parle de ses problèmes et de ce qu’il fait pour les gérer », déclare Gambo, « Je me sens mieux depuis que j’ai rejoint ce groupe. »
Le CICR fournit aussi un support en santé mentale à d’autres personnes vulnérables telles que les jeunes femmes, les hommes et les femmes âgés, et les veuves. Plus de 200 personnes ont participé à des séances d’aide depuis mai 2016 et commencent à reprendre leur vie en main. L’objectif est d’améliorer leur bien-être psychologique et de leur donner les compétences pour poursuivre leur vie.
Liste des plans
Lieu : Yola, État d’Adamawa
Durée : 5’52’’
Format : H264-Mov SD
Production : Christopher Nicholas, CICR
Son : anglais, hausa
Réf. CICR : AV529N
Date : 07/10/2016
Copyright : CICR, accès libre
00:00 – 00:12 Gambo Askaju avec ses amis du groupe de support en santé mentale et de soutien psychosocial.
00:12 – 00:23 Gambo en train de rentrer dans son lieu d’hébergement.
00:23 – 00:36 Gambo en train de cuisiner avec un ami rencontré à une séance de groupe.
00:36 – 00:51 Gros plan, Gambo en train de préparer des épinards.
00:51 – 1.04 EXTRAIT SONORE, GAMBO ASKAJU, jeune homme vivant désormais à Yola.
« Je rêve de ceux qui ont été massacrés. Toutes les nuits, je revis ce voyage. Puis je me réveille terrifié et j’ai du mal à me rendormir. »
1:04 - 01:21 Panoramique, du faitout à Gambo en train de goûter la nourriture.
01:21 – 01:39 EXTRAIT SONORE, GAMBO ASKAJU, jeune Nigérian vivant à Yola.
« Ici, on peut nous refuser un travail parce que nous ne sommes pas d’ici. On nous juge indignes de confiance et on nous considère comme un risque. »
01:39 – 01:53 Jeunes hommes arrivant pour la séance du groupe de support en santé mentale et de soutien psychosocial.
01:53 – 02:07 Vue extérieure du local où se déroulent les séances du groupe de support en santé mentale et de soutien psychosocial.
02:07- 02:18 Gambo en train de parler au groupe.
02:18 – 02:28 Magaji Babagari, volontaire de la Croix-Rouge nigériane, en train d’animer le groupe.
02:28 – 02:49 Séance de groupe. Panoramique, des participants à Isabelle, psychologue du CICR.
02:49 – 02:57 EXTRAIT SONORE, ISABEL RIVERA, PSYCHOLOGUE DU CICR
« Ils se sentent isolés et rejetés »
02:57 – 3:07 Hommes en train de parler au groupe.
3:08 - 03:18 Gambo en train de parler au groupe.
3:18 – 03:35 Isabel, en train d’écouter ce qui se passe dans le groupe par l’intermédiaire de son collègue Umar Mohammed.
03:35 – 03:58 EXTRAIT SONORE, ISABEL RIVERA, PSYCHOLOGUE DU CICR
« Nous les écoutons, et nous essayons de leur trouver des solutions ou des mécanismes d’adaptation. C’est un groupe d’aide mais c’est aussi un groupe de soutien car les participants ont besoin de se soutenir mutuellement. »
03:58 – 04:11 EXTRAIT SONORE, GAMBO ASKAJU, jeune Nigérian vivant à Yola.
« Le groupe de soutien m’a beaucoup apporté. Chacun parle de ses problèmes et de ce qu’il fait pour les gérer. »
04:11 - 04:14 EXTRAIT SONORE, GAMBO ASKAJU, jeune Nigérian vivant à Yola.
« Je me sens mieux depuis que j’ai rejoint ce groupe »
04:14 – 04:31 Gambo regardant le paysage de Yola.
04:31 – 05:20 Gambo en train de jouer aux cartes avec des amis rencontrés au sein du groupe de soutien.
05:20 – 05:52 Vues générales de Yola.
FIN