Il est urgent d’accroître massivement l’aide humanitaire pour faire face à la crise alimentaire
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) lance un appel pour réunir 400 millions de dollars US en vue de venir en aide aux personnes durement touchées par les crises humanitaires qui sévissent en Somalie, au Yémen, au Soudan du Sud et dans le nord-est du Nigéria. Les fonds permettront de fournir des secours vitaux à quelque cinq millions de personnes vulnérables.
Lors d'une conférence de presse tenue aujourd'hui à Genève, Dominik Stillhart, directeurs des opérations du CICR, a averti qu'une augmentation massive de l'aide humanitaire était nécessaire pour éviter que la situation ne précipite dans ces pays.
Au début du mois, l'Organisation des Nations Unies a annoncé que plus de 20 millions de personnes risquaient de mourir de faim dans ces quatre pays. M. Stillhart a déclaré qu'il était encore temps d'agir pour prévenir une famine en Somalie et au Yémen.
« Il y a besoin de toute urgence de vivres, d'eau, d'abris et de soins de santé. Avec nos partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, nous nous efforçons d'intensifier nos opérations. Nos équipes sont présentes sur place et distribuent des secours dans chacun de ces quatre pays. Elles sont témoins d'immenses souffrances. Des millions de personnes n'ont plus rien pour survivre. »
Le directeur des opérations a également souligné qu'il était nécessaire de s'attaquer aux causes profondes des crises.
« Aucune aide financière ne permettra de surmonter les blocages politiques et de pallier le non-respect des règles de la guerre. En définitive, dans ces pays, la famine est une conséquence de la guerre. Sa cause première est l'existence de conflits inextricables et sans fin, qui rendent les terres agricoles inutilisables, qui forcent les habitants à fuir de chez eux et qui détruisent des hôpitaux et d'autres services essentiels », a-t-il déclaré.
M. Stillhart a appelé les parties aux conflits à mettre tout en ?uvre pour respecter les règles de la guerre et a indiqué que les États devaient mieux user de leur influence dans cette optique. « Les violations des lois de la guerre sont la cause directe d'immenses souffrances. Il faut donc veiller à ce que les hostilités soient menées dans le respect des règles. »
En plus de l'appel du CICR, les partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge dans les quatre pays concernés auront besoin d'au moins 100 millions de dollars US supplémentaires pour financer leurs opérations en vue de répondre à ces crises.
Robert Mardini, directeur régional du CICR pour le Moyen-Orient, a expliqué que les réserves de biens et produits de première nécessité étaient en passe de s'épuiser au Yémen et qu'il n'y avait plus de temps à perdre : « Nous faisons tout ce que nous pouvons face à des besoins énormes. La population yéménite fait preuve de résilience, mais on est proche du point de rupture. Les parties au conflit yéménite doivent agir de manière responsable et autoriser l'entrée et l'acheminement des secours dans le pays. Les civils et les infrastructures civiles ne doivent pas être pris pour cible. L'accès humanitaire ne peut pas être une monnaie d'échange. Si l'on veut prévenir la famine, il faut une action immédiate. »
Patricia Danzi, directrice régionale du CICR pour l'Afrique, a déclaré à propos de la Somalie : « La population se trouve dans une situation d'extrême vulnérabilité, après des décennies de conflit et de non-respect des règles de la guerre qui ont contraint de nombreux Somaliens à fuir de chez eux à plusieurs reprises. La grave sécheresse et l'accès limité aux services essentiels ne font qu'accroître les souffrances. Nous devons agir au plus vite si nous voulons éviter une nouvelle tragédie humaine. »
Informations complémentaires :
Ewan Watson, CICR Genève, tél. : +41 79 244 64 70
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