Mali: Blessés de guerre en forte augmentation
Les besoins en chirurgie de guerre augmentent au nord du Mali. Depuis le début de l’année, 268 blessés de guerre ont été opérés par les équipes du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), soit une nette hausse par rapport à l’an passé. A la suite des affrontements qui ont eu lieu depuis le 26 juillet dans la région de Kidal, les équipes chirurgicales du CICR se sont activées. Quarante-trois blessés de guerre ont été soignés dans le centre de santé de référence de Kidal et l’hôpital de Gao. Un quotidien très difficile qu’affrontent avec courage des chirurgiens qui font tout pour remplacer l’absence de services étatiques.
«Il y a vraiment eu des affrontements. Les combats ont apparemment été très rudes», explique Toure Abdoulaye Aziz. Le chirurgien vient d’opérer un homme de 35 ans, civil victime d’un engin explosif dans la région d'Ansongo dans la région de Gao, en marge des récents affrontements.
«Nous sommes trois à avoir survécu : le chauffeur, moi, et un soldat que nous avions pris comme passager», explique Moustapha Diallo récupérant de son opération.
A l’hôpital de Gao, deux blocs opératoires supportés par le CICR peuvent recevoir des patients. Le CICR soutient cet hôpital depuis avril 2012. Ses équipes concentrent leur travail sur les patients les plus critiques, comme les blessés par balle.
« De manière générale dans le nord, les besoins pour des traitements médicaux demeurent élevés. Avec un niveau d’insécurité en hausse, les acteurs humanitaires malheureusement réduisent leurs activités et le plan du gouvernement visant à rétablir ses services étatiques ou à les étendre est en attente », explique Jean-Nicolas Marti, chef de la délégation du CICR au Mali. En 2016, 148 blessés de guerre avaient été opérés par les équipes du CICR au Mali.
A la suite des derniers affrontements, le CICR a également commencé à visiter des personnes détenues à Kidal. Les visites du CICR ont pour but de garantir que les prisonniers soient traités avec humanité et d’améliorer les conditions de détention. «Nous rappelons à tous l’obligation de respecter la dignité des détenus», souligne Mr. Marti.
Faits et chiffres depuis janvier 2017 :
- Plus de 3’800 détenus visités.
- Près de 2'500 appels téléphoniques, échange de 140 messages Croix-Rouge (messages à caractère familial), localisation de 17 personnes et réunification de 8 enfants avec leurs parents séparés en raison du conflit ou d’épisodes migratoires.
- Prise en charge psychosociale et médicale de 20 victimes de violences sexuelles et 197 victimes d'autres violences.
- Fourniture de 24'000 litres de carburant pour approvisionner en eau la ville de Kidal (15'000 habitants).
- Distribution de vivres et de biens essentiels de ménage à plus de 12'000 personnes soit déplacées soit de retour chez elles.
Ces images peuvent être téléchargées à partir du site « Video Newsroom » du CICR :
Informations complémentaires :
Germain Mwehu, CICR Bamako, tel. +223 76 99 63 75
Jean-Yves Clémenzo, CICR Dakar, tel. +221 78 639 86 29
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Liste des plans
Lieux : Hôpital de Gao, Mali
Durée : 09:46:15
Format : H264
Cadreur : Birom Seck
Langues : français
Réf. CICR : AV673N
Dates : 26 et 28.07.2017
Copyright : CICR – libre de droits
Résumé
Récents affrontements au Mali, dans les coulisses d’un hôpital de guerre au nord du Mali
00:00:00 : Hôpital de Gao, bloc opératoire. L’équipe chirurgicale du CICR et le personnel médical de l’hôpital pratiquent une intervention chirurgicale sur Moustapha Diallo, victime de l’explosion d’un engin explosif.
SOUNDBITE (ITV BLOC)
DR TOURE ABDOULAYE AZIZ
CHIRURGIEN CICR
04:41:00 : Je suis le Dr Touré Abdoulaye Aziz. Je suis chirurgien CICR en poste à Gao actuellement où nous avons pris en charge un patient de 35 ans.
04:53:13 : Il a été victime d’une blessure par engin explosif.
04:58:06 : Il présentait trois plaies : une fracture ouverte du fémur droit, une fracture ouverte de la cheville gauche et une plaie au niveau de la face dorsale de la main droite.
05:25:21 : Nous avons d’abord procédé à un débridement et ensuite, cinq jours après, nous le réadmettons dans le service pour procéder à la fermeture des plaies.
04:41:00 : Nous avons deux blocs opératoires qui peuvent être utilisés quand il y a un afflux de blessés.
05:33:18 : Nous avons deux équipes : deux anesthésistes, deux chirurgiens, deux aides de bloc qui nous permettent de fonctionner simultanément dans les deux salles.
05:44:21 : Nous nous faisons également appuyer par l’équipe de l’hôpital qui nous aide dans la prise en charge de nos blessés de guerre.
05:51:21 : Ces deux blocs sont équipés par le CICR et travaillent dans des conditions identiques, avec le même matériel et les mêmes appareils.
06:02:15 : Ça nous permet d’être efficaces dans la prise en charge.
06:07:01 : Nous travaillons avec l’hôpital et prenons en charge tout ce qui est urgences et traumatismes en général, par arme à feu ou par arme blanche.
06:18:05 : Nous nous occupons des cas d’accidents graves sur la voie publique.
SOUNDBITE (ITV COULOIR)
DR TOURE ABDOULAYE AZIZ
CHIRURGIEN CICR
06:26:23 : Nous avons reçu hier un vingtaine de patients qui venaient directement du champ de bataille. Il y a eu des combats entre mardi et mercredi.
06:38:15 : Vu la distance, les patients ne sont arrivés qu’hier soir aux environs de 18 heures.
06:43:15 : Nous avons rapidement procédé à leur prise en charge de façon efficace.
06:49:15 : Une bonne partie a été traitée dans la nuit et il reste quelques blessés à soigner.
06:56:01 : Malgré nos activités, nous restons présents en permanence et assurons le suivi pour ceux qui ont été opérés.
07:10:08 : Ce qui montre l’importance de ce centre dans la prise en charge des malades liés au conflit.
07:26:00 : Ce sont des blessures par arme à feu, essentiellement par balle.
07:31:17 : Nous n’avons pas encore recensé de blessés par engins explosifs pour ce cas.
07:38:15 : Il y a vraiment eu des affrontements. Les combats ont apparemment été très rudes.
07:44:09 : Il y a beaucoup de blessés par balle.
SOUNDBITE
MOUSTAPHA DIALLO
PATIENT
C’est arrivé sur la route de Ménaka.
07:50:10 : Nous avions quitté Gao pour aller à Ménaka.
07:52:18 : A environ 35 Km d’Ansongo, nous avons roulé sur une mine.
08:01:13 : Nous étions 5 dans la voiture.
08:05:23 : Parmi nous 5 personnes. Une première a perdu la vie sur place et la deuxième après.
08:10:19 : Nous sommes trois à avoir survécu. Le chauffeur, moi, et un soldat que nous avions pris comme passager.
08:20:11 : Une de mes jambes a deux fractures et l’autre en a une.
08:28:22 : J’ai été blessé à plusieurs endroits.
08:31:24 : Arrivés ici, ils ont soigné mes blessures.
08:37:09 : Je vais mieux maintenant.
08:43:13 : Quelques plans des couloirs de l’hôpital.
09:46:15 : Fin