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Il faut plus que de l'argent pour la population du Yémen

Le 3 avril, des chefs de gouvernement participeront à Genève à une conférence d’annonces de contributions pour le Yémen.

Le 3 avril, des chefs de gouvernement participeront à Genève à une conférence d’annonces de contributions pour le Yémen. Tout le monde, y compris le CICR, espère que les donateurs seront généreux. Cependant, les humanitaires qui travaillent au Yémen savent qu’à lui seul, l’argent ne pourra pas résoudre la crise.

Trois longues années de conflit ont provoqué des souffrances indicibles. La population voit s’effondrer tout ce dont elle a besoin pour survivre : la chaîne alimentaire, les services de santé et les systèmes d’assainissement et d’approvisionnement en eau.

Selon l’ONU, alors que le pays compte au total 27 millions d’habitants, 22,2 millions de Yéménites ont aujourd’hui besoin d’aide, soit 3,4 millions de plus que l’an dernier. Le conflit a contraint des millions de personnes au déplacement.

Les pourparlers de paix sont à l’arrêt, alors que le conflit devient de plus en plus complexe et fragmenté.

« Le nombre de personnes blessées par armes a culminé en janvier », déclare le directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, Robert Mardini.

« En l’espace d’une semaine, en janvier, nous avons dû prendre en charge près de 1 000 personnes blessées par armes et il y avait parmi elles une proportion importante de civils. Outre ces morts et ces blessés, beaucoup de personnes décèdent tout simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer de l’insuline, parce qu’elles ne peuvent pas payer une séance de dialyse. »

Fayed Ali Mohammed n’est que l’un des millions d’individus dont la vie a été tragiquement bouleversée par le conflit. Il souffre d’insuffisance rénale. À cause de la guerre, le trajet entre son domicile et le centre de dyalise est devenu trop dangereux – et trop onéreux. Fayed « campe » donc à l’extérieur de l’hôpital.

« Je reste à côté de l’hôpital et je dors dans la rue, à l’extérieur de l’hôpital. C’est là que je vis... », déclare-t-il.

Fayed n’a pas revu sa famille depuis plusieurs mois. Il sait qu’il ne peut survivre sans dialyse. Il doit donc rester à proximité de l’hôpital. Mais à présent, la pénurie chronique de matériel médical, causée par la guerre, vient rendre incertaine la poursuite de son traitement.

« Les séances de dyalise ont été réduites à cause du manque de fournitures essentielles », déclare-t-il. « Il n’est plus possible de suivre un traitement alors que notre vie en dépend. Nous sommes comme des poissons. La mort nous attend s’il n’y a plus de séances de dyalise. Nous dépendons de Dieu et de la dialyse. »

Le CICR tient à rappeler à tous les belligérants que si les lois fondamentales de la guerre étaient respectées, une partie de la destruction du Yémen pourrait être évitée, et les civils souffriraient moins.

« Arrêtez de prendre des hôpitaux pour cible, arrêtez de pilonner des quartiers où se trouvent des civils », demande Robert Mardini. « Arrêtez les bombardements aveugles, arrêtez les attaques contre les personnels de santé. Cela aura pour effet de réduire les besoins. »

Nous avons aussi un message pour les pays donateurs arrivant à Genève : ne vous contentez pas de donner de l’argent. Assurez-vous que toutes les armes qui sont exportées vers une partie belligérante, quelle qu’elle soit, sont utilisées seulement de manière conforme au droit international humanitaire.

« Les États qui apportent leur soutien aux belligérants, aux camps qui s’affrontent au Yémen, et qui sont si nombreux, doivent lier leur soutien à des conditions claires de respect des lois de la guerre », déclare Robert Mardini. »

« Une telle démarche est capitale. Nous savons que d’importants transferts d’armes ont lieu (c’est normal lors d’un conflit), mais il faudrait que ces transferts soient assortis de certaines conditions, qu’il soit clairement affirmé que les civils doivent être protégés, que les hôpitaux ne doivent pas être pris pour cible. En d’autres termes, il ne devrait y avoir aucun soutien sans respect du droit international humanitaire. »

Certes, l’argent est souvent ce qui est le plus facile à donner. Pourtant, pour les civils du Yémen, il est tout aussi importants que le droit soit respecté et qu’un accès sans restriction soit accordé aux travailleurs humanitaires.

Faits et chiffres – le CICR au Yémen en 2017

u  L’assistance médicale du CICR a permis la prise en charge de plus de 120 000 personnes nécessitant des soins de stabilisation et/ou de chirurgie en salle d’urgence.  

u  Plus de 86 300 cas présumés de choléra ont été traités grâce au soutien du CICR. 

u  À Aden, l’hôpital Al-Mansoura du CICR a traité 8 613 patients (blessés de guerre/urgences traumatiques) et 2 482 interventions chirurgicales y ont été pratiquées. 

u  3 083 548 personnes ont bénéficié d’interventions dans les domaines de l’approvisionnement en eau/assainissement et de la construction.

u  511 651 personnes (73 093 ménages) ont reçu des vivres et 202 423 personnes (28 917 ménages) ont reçu d’autres biens de première nécessité.

u  19 463 familles d’agriculteurs ont bénéficié d’une aide (vaccination du bétail et distribution de semences).

u  1 522 personnes déplacées et vulnérables ont vu leurs besoins essentiels couverts par le biais d’un programme de transferts monétaires soutenu par le CICR.

u  2 513 personnes et leurs dépendants ont bénéficié d’activités « argent contre travail ».

u  Quelque 11 000 détenus – dont 1 129 personnes détenues en relation avec le conflit – ont été visités et/ou assistés par le CICR.

  Informations complémentaires :

Iolanda Jaquemet, CICR Genève, tél. : +41 79 447 37 26

Juliette Ebele, CICR Genève, tél. : +41 79 217 32 00

Mirella Hodeib, CICR Sanaa, tél. : +967 73 050 0719

Adnan Hizam, CICR Sanaa, tél. : +967 73 372 1659

Ralph El Hage, CICR Amman, tél. : +962 77 845 43 82

 Suivez le CICR sur facebook.com/icrc et twitter.com/icrc

 

LISTE DES PLANS

Lieu : Yémen, divers

 00:00 – 00:13 Divers plans. Rues détruites.

 00:13 – 00:42 Divers plans. Enfants malades et enfants blessés à l’hôpital.

 00:42 – 01:00 Divers plans. Femmes et enfants déplacés vivant dans des camps de fortune.

 01:00 – 01:24 Interview de Robert Mardini, CICR (en anglais) « Le nombre de personnes blessées par armes a culminé en janvier. En l’espace d’une semaine, en janvier, nous avons dû prendre en charge près de 1 000 personnes blessées par armes et il y avait parmi elles une proportion importante de civils. Outre ces morts et ces blessés, beaucoup de personnes décèdent tout simplement parce qu’elles n’ont pas les moyens de se procurer de l’insuline, parce qu’elles ne peuvent pas payer une séance de dialyse. »

 01:24 – 01:47 Divers plans. Fayed Ali Mohammad cuisine à l’extérieur de l’hôpital.

 01:47 – 01:55 Interview de Fayed Ali Mohammad (en arabe) « Je reste à côté de l’hôpital et je dors dans la rue, à l’extérieur de l’hôpital. C’est là que je vis... »

 01:55 – 02:06 Divers plans. Fayed campe à l’extérieur de l’hôpital.

 02:06 – 02:48 Interview de Fayed Ali Mohammad (en arabe) « Les séances de dyalise ont été réduites à cause du manque de fournitures essentielles. Il n’est plus possible de suivre un traitement alors que notre vie en dépend. Nous sommes comme des poissons. La mort nous attend s’il n’y a plus de séances de dyalise. Nous dépendons de Dieu et de la dialyse. »

 02:48 – 02:53 Fayed se lève, après avoir dormi à l’extérieur de l’hôpital.

 02:52 – 03:01 Rues dévastées.

 03:01 – 03:13 Interview de Robert Mardini, CICR (en anglais) « Arrêtez de prendre des hôpitaux pour cible, arrêtez de prendre pour cible des quartiers où se trouvent des civils. Arrêtez les bombardements aveugles, arrêtez les attaques contre les personnels de santé. Cela aura pour effet de réduire les besoins. »

 03:13 – 03:24 Infirmière du CICR s’occupant d’un garçon blessé.

 03:24 – 03:29 Vieille femme dans un couloir de l’hôpital.

 03:29 – 03:37 Bébé sous-alimenté.

 03:37 – 04:24 Interview de Robert Mardini, CICR (en anglais) « Nous avons aussi un message pour les États qui apportent leur soutien aux belligérants, aux camps qui s’affrontent au Yémen, et qui sont si nombreux : ils doivent lier leur soutien à des conditions claires de respect des lois de la guerre. Une telle démarche est capitale. Nous savons que d’importants transferts d’armes ont lieu (c’est normal lors d’un conflit), mais il faudrait que ces transferts soient assortis de certaines conditions, qu’il soit clairement affirmé que les civils doivent être protégés, que les hôpitaux ne doivent pas être pris pour cible. En d’autres termes, il ne devrait y avoir aucun soutien sans respect du droit international humanitaire. »

 04:24 – 04:38 Divers plans. Enfants blessés.

 

Durée : 4’38’’

Format : HD H264 mov

Producteurs : divers

Cadreurs : divers

Réf. CICR :

 Date : 02.04.2018

Copyright : CICR – libre de droits

B-Roll
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Duration : 4m 40s
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