Yémen : les perspectives de paix n’excusent pas les violations du droit dans la bataille de Hodeïda
Yémen / Genève (CICR) - Alors que les combats s’intensifient fortement autour de Hodeïda, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle les belligérants à protéger la population et les infrastructures civiles contre les dommages superflus, en particulier au vu des pourparlers qui devraient bientôt débuter entre les parties.
« La ville de Hodeïda est une fois de plus plongée dans la violence, et ce sont des centaines de milliers de Yéménites qui en paient le prix. La perspective de négociations ne saurait justifier de bafouer le droit de la guerre qui protège la vie des civils », déclare Fabrizio Carboni, directeur régional du CICR pour le Proche et le Moyen-Orient. « Les guerres ont des règles et les parties au conflit doivent les respecter, même dans les batailles les plus acharnées. »
Les équipes du CICR présentes sur le terrain ont relevé que les Yéménites craignent de plus en plus d’être accidentellement blessés ou tués, voire délibérément pris pour cible. Les affrontements se rapprochent des centres de santé, ce qui a forcé l’hôpital du 22 mai de Hodeïda à interrompre son activité. L’hôpital Al-Thawra, le plus grand de la ville, n’est qu’à quelques mètres de la ligne de front. Si d’autres centres de santé devaient fermer leurs portes, les structures restantes risquent de ne pas avoir la capacité d’assurer les services réguliers ou de faire face à un afflux de blessés.
Le CICR encourage tout effort politique visant à mettre un terme à cette guerre qui fait subir des souffrances inouïes aux familles yéménites. Des millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de leur pays et/ou risquent de mourir de faim - conséquences directes du conflit.
« Cette nouvelle offensive sur Hodeïda tempère l’optimisme suscité par l’annonce récente de négociations de paix », indique M. Carboni. « On peine à décrire à quel point la situation est dramatique au Yémen. Ce pays a plus que jamais besoin d’entrevoir une lueur d’espoir. »
Le CICR contribue au maintien des services essentiels en apportant un soutien à l’hôpital Al-Thawra et au Service des eaux de Hodeïda. Depuis la recrudescence des combats en juin, l’institution a fourni plus de 80 tonnes de matériel médical à des centres de santé dans la ville et ses environs. Elle a en outre distribué des vivres et des articles ménagers à plus de 48 000 déplacés internes.
Informations complémentaires :
Mirella HODEIB, CICR Sanaa, +967 7360 71967
Sara ALZAWQARI, CICR Beyrouth, +961 3 138353