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Syrie : la crise économique aggrave la misère liée au conflit – des millions de personnes confrontées à l’extrême pauvreté et la faim

Une situation économique qui se dégrade considérablement, les prémices de la crise du Covid-19, l’effet direct ou indirect des sanctions et les combats qui continuent dans certaines zones du pays plongent des millions de Syrien-ne-s dans l’extrême pauvreté et la faim, à l’aube du dixième anniversaire du conflit.

Une situation économique qui se dégrade considérablement, les prémices de la crise du Covid-19, l’effet direct ou indirect des sanctions et les combats qui continuent dans certaines zones du pays plongent des millions de Syrien-ne-s dans l’extrême pauvreté et la faim, à l’aube du dixième anniversaire du conflit.

La sécurité alimentaire et les moyens de subsistance des Syrien-ne-s ont particulièrement été touchés, dans un pays où 80 % de la population vit déjà en dessous du seuil international de pauvreté de 1,90 dollar par jour.

Le CICR a récemment interviewé 125 familles à travers la Syrie. 89 % des participant-e-s lui ont confié que la situation a eu des répercussions négatives sur leurs moyens de subsistance au cours des derniers mois, avec des pertes d’emploi, une baisse de revenus et le besoin de trouver d’autres sources de revenus. Les journaliers et chef-fe-s d’entreprise sont ceux qui subissent les conséquences les plus importantes.

«J’ai moins de clients à cause de la situation économique. J’avais à peu près cinquante clients par mois, et je n’en ai plus que quinze. Et leurs commandes sont moindres ; ils se contentent d’acheter le strict nécessaire. Ils n’achètent plus de friandises ou de nourriture comme avant », explique Farida, veuve et mère de trois enfants, qui a ouvert un commerce par le biais d'un projet de micro-initiatives du CICR.

70 % des participant-e-s ont indiqué ne pas avoir d’économies pour subvenir à leurs besoins, tandis que les 30 % restants possèdent assez d’argent pour tenir un mois maximum. Pour ceux qui perçoivent toujours un revenu, l’effondrement de la livre syrienne et la hausse des prix ont rendu les produits fondamentaux inaccessibles.

Depuis mars, le prix des denrées alimentaires s’est envolé de 38 % à l'échelle nationale. Les familles peinent à se nourrir et le prix du pain a doublé dans tout le pays. Les boulangeries ont fait des heures supplémentaires pour répondre à la demande croissante. Les produits importés comme le riz et le sucre ont vu leur prix doubler voire tripler : un litre d’huile végétale coûte désormais plus que le salaire quotidien d'un journalier.

La différence entre les gouvernorats est considérable selon les produits. Le lait et les produits laitiers auraient notamment augmenté de presque 120 % dans la zone rurale de Damas, soit dix fois plus que dans d’autres régions du pays. Ici et là, plusieurs personnes ont partagé avec le CICR leur stress et leur anxiété de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de leur famille.

« Nous avions l’habitude d’acheter les produits à bas prix ; ils sont maintenant exorbitants. Nous avons très envie de tomates et d’oignons, mais nous n’avons plus les moyens d’en acheter. Nous arrivons parfois à acheter 500 grammes de tomates ; Um Mohammed et moi prenons une tomate chacun et nous l’écrasons sur du pain avec un peu de sel avant de la manger », explique Khalil Al Falah, personne amputée de 65 ans qui a bénéficié de l’initiative micro-économique du CICR.

Plus de neuf millions de Syrien-ne-s sont désormais en situation d’insécurité alimentaire, soit une augmentation de 1,4 million de personnes (20 %) au cours de l’année dernière, au point de susciter des craintes concernant la faim et la sous-nutrition. Aujourd’hui, près d'une personne sur deux n’a pas accès à la nourriture ou n’a pas les moyens de s’en procurer en Syrie, pays autonome et exportateur de denrées alimentaires avant le conflit.

Note à l’attention des rédactions

  1. En mai 2020, l’Unité sécurité économique du CICR en Syrie a interviewé 125 foyers bénéficiaires de l’aide du CICR, soit 875 personnes, à propos de l’impact économique du Covid-19. C'est en mars et avril qu’a eu lieu la surveillance des prix du marché.
  2. Le Comité international de la Croix-Rouge est une institution indépendante et neutre qui protège et assiste les victimes de conflits armés et autres situations de violence. Il intervient dans les situations d’urgence et s’emploie également à promouvoir le respect du droit international humanitaire et son intégration dans les législations nationales.

Informations complémentaires :

Sarah Alzawqari, porte-parole du CICR pour le Moyen-Orient, +961 3138 353, salzawqari@icrc.org

Ruth Hetherington, porte-parole du CICR pour le Moyen-Orient, +41 79 447 3726, rhetherington@icrc.org

Suivez le CICR sur facebook.com/cicr et twitter.com/icrc.

SHOTLIST

LOGLIST

Emplacement : divers, Syrie
Durée : 10 min 26 s
Format : H264 HD mov
Production : Ammar Saboh, May Saad
Caméra : multiples

Monteur vidéo : Christopher Nicholas
Son : arabe
Réf. CICR : 20200628-Syria-Pledging
Date : 2015-2020

02:03   Babr Amr Collective Kitchen, avec le soutien du CICR et du SARC, Homs, juin 2020

00:46   Khalil Al falah installe son magasin pour vendre des produits qu’il a pu acheter avec l’aide du CICR et du SARC, Damas, juin 2020

01:10     Extrait 1, Khalil : « J’habite dans une maison en location, nous avons emménagé ici pour des raisons médicales. Ma femme a le cancer, mon fils est malade depuis quatre ans et il est à l’hôpital ; j’ai moi-même subi une amputation et je suis malvoyant. Nous avons une pièce et une salle de bains et nous payons 50 000 livres syriennes. »

01:35     Extrait 2, Khalil : « Ma femme et moi allons parfois au marché pour faire nos provisions ; nous achetons du sucre, des matières grasses, de l’huile, des boîtes de conserve et nous les revendons. »

01:51     Extrait 3, Khalil : « Nous finissons quelques fois par utiliser certains des produits que nous voulions vendre, car il faut bien qu’on mange. On a très envie de tomates et d’oignons, mais nous n’avons plus les moyens d’en acheter. »

02:01     Extrait 4, Khalil : « J’ai des sacs de riz achetés 1 200 livres syriennes, qui en valent aujourd’hui 3 000. Nous devions en faire cuire, mais j’ai l’impression de ne pas le mériter, c’est trop cher – 3 000 livres syriennes pour un sac, c'est hors de prix. »

02:22   Images montrant les destructions à Homs, juin 2020

02:51   Scènes de rue à Homs, 2017

03:12   Amin, enseignant à la retraite, père de quatre enfants, assis avec ses filles pendant l’aide aux devoirs, Homs, juin 2020

03:40   Extrait 1 Amin : « Si vous vous rendez au supermarché, vous ne trouverez pas les produits de base à cause des prix élevés. »

03:45   Extrait 2 Amin : « Les adultes parviennent à faire face à la situation, mais il est impossible de priver les enfants de leurs besoins fondamentaux, surtout quand ils en font la demande. »

03:59     Extrait 3 Amin : « Nous sommes confrontés à des défis de taille ; c’est très difficile de répondre à nos besoins fondamentaux avec tout ce qu’il se passe dans le pays. »

04:05     Extrait 4 : « Je suis un papa qui aime sortir en famille une fois par semaine, mais le parc d’attractions n'est plus d’actualité. Je dois bien réfléchir et déterminer si j’ai les moyens de les emmener. Les enfants n’ont pas la notion de l’argent, ils disent simplement : je veux. »

04:25     Parc d’attractions à Homs, juin 2020

04:39   Farida Alaloush et ses trois enfants à Alep, juin 2020. Farida dirige une petite entreprise de friandises et tartes avec l’aide du CICR et du SARC

05:28   Extrait 1, Farida : « J’ai trois enfants et mon mari est décédé pendant le conflit. J’ai été déplacée et je n’ai aucune idée de ce qu’est devenue ma maison ; je m’occupe seulement de mes enfants. »

05:46     Extrait 2, Farida : « J’ai profité grandement du projet ; le soutien dont j’ai bénéficié m’a aidée à élever mes enfants. J’ai moins de clients à cause de la crise économique actuelle. J’avais à peu près cinquante clients par mois, et je n’en ai plus que quinze. Les gens ont modifié leurs habitudes d’achat ; ils achètent uniquement les produits fondamentaux, et plus de friandises ou de nourriture comme avant. Mes revenus ont baissé, donc je ne peux plus me permettre certaines choses, en particulier pour mes enfants, comme les vêtements par exemple.

06:33     Extrait 3, Farida : « J’ai dû réduire beaucoup de choses, comme les produits de nettoyage, certaines denrées alimentaires, même les médicaments... Notre revenu n’est plus le même qu’avant. »

07:00   Pénurie d’eau : personnes remplissant des bidons depuis les camions d’approvisionnement en eau du CICR, Hassaké, Nord-Est de la Syrie, 2019

07:27   Boulangerie principale de Hama, avec le soutien du CICR et SARC, avril 2020

07:57     Asma, enseignante de Hama, en train de faire la cuisine avec ses enfants, Hama, juin 2020

08:44     Extrait 1, Asma : « Lorsque mes enfants me demandent un repas spécifique, j’essaie de m’en approcher en utilisant des ingrédients meilleur marché. Nécessité est mère d'invention. »

08:53     Extrait 2, Asma : « Je dois parfois cuisiner au feu de bois lorsqu’il n’y a pas de gaz. J’essaie de rendre l’opération ludique pour les enfants. Je les appelle, ils goûtent les pommes de terre et découvrent combien elles sont délicieuses. »

09:03     Extrait 3, Asma : « Les prix ont vraiment augmenté ; il n’y a pas de pénurie de médicaments, mais ils sont devenus très chers. Pareil pour la nourriture : au lieu d’acheter deux kilos, on a maintenant 500 grammes.

09:18     Famille Saghir, Alep-Est 2015

09:41     Camp d’Al Hol

09:54     FIN

B-Roll
Untitled Sequence 01
Duration : 9m 43s
Size : 578.4 MB

Documents
ICRC Syria pledging economic Dopesheet FInal
Size: 65.5 KB

20200628 Syria pledging Dopesheet FInal ar
Size: 30.8 KB

20200628 Syria pledging FR
Size: 64.3 KB

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