COP26 : le changement climatique, ligne de front invisible dans les zones de conflit
Alors que les dirigeants du monde entier s’apprêtent à participer à la COP26 – conférence d’une importance capitale sur le changement climatique –, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) appelle la communauté internationale à renforcer l’action pour le climat dans les États en proie à un conflit armé.
Les pays en situation de conflit sont parmi les plus vulnérables face à la crise climatique. Chaque jour, le CICR constate que le changement climatique, lorsqu’il vient s’ajouter aux effets des conflits, entraîne une augmentation des besoins humanitaires et perturbe la fourniture des services essentiels.
« ici au Mali, j'ai pu voir de mes propres yeux comment le changement climatique impacte de manière directe les communautés qui souffrent aussi d'ailleurs de décennies de conflits armés » a déclaré mardi 25 octobre Robert Mardini, directeur général du CICR, présent dans la région de Mopti. « J'ai discuté avec des personnes et des communautés qui ont été déplacées plusieurs fois, bien sûr à cause du conflit. Mais aussi, ces déplacements ont été rendus beaucoup plus difficiles à cause des d'épisodes climatiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses. »
Les images diffusées aujourd’hui illustrent de manière frappante le lourd tribut que cette double menace fait payer aux communautés. Elles ont été filmées dans des endroits aussi divers que le Mali, la Somalie, la vallée du Jourdain en territoire palestinien occupé, le Niger, le Burkina Faso et l’Irak. Les témoignages mettent en évidence l’impact de la crise climatique sur la vie des populations, qui ont le plus grand mal à s’adapter aux chocs climatiques récurrents et à s’en relever – les communautés étant finalement poussées à abandonner leurs modes de vie traditionnels.
De nombreux pays touchés par des conflits doivent de toute urgence renforcer la capacité de leurs populations à s’adapter aux risques climatiques qui vont en s’accentuant et aux changements qui en résultent dans leur environnement naturel. Mais ils ne pourront pas y arriver seuls, et ils restent pour l’heure les grands oubliés de l’action pour le climat et des dispositifs de financement de la lutte contre le changement climatique.
Robert Mardini poursuit : « Il est clair que les gens qui vivent dans des conflits armés sont les plus vulnérables face à la crise climatique globale. Et il se trouve malheureusement, alors qu'ils devraient être vraiment en tête de liste pour être ceux qui reçoivent le soutien et le support, ils se retrouvent vraiment totalement négligés par les actions climatiques et les financements climatiques. » Avant de conclure : « Dans le cadre de COP 26, il faut prioriser l'aide et les financements pour les communautés les plus pauvres et les plus affectées par les conflits armés, par les changements climatiques pour éviter une catastrophe humanitaire d'envergure. »»
LISTE DES PLANS
Lieux de tournage : Mali, Somalie, vallée du Jourdain, Niger, Burkina Faso, Irak
Durée : 08:32
Format : mp4
Cadreurs : divers
Copyright : CICR, accès libre
Crédit à l’écran : CICR ou logo
MALI
00:00 – 00:17
Vue aérienne du village de Bilal Bancor, qui subit de plein fouet l’avancée du désert. Des dunes ont été fixées pour en ralentir la progression. (3 plans)
Extrait sonore : Abdoul Karim Ag Al Hassane, ancien cultivateur reconverti en éleveur
00:17 – 00:24
« Toute cette zone était recouverte par les eaux. »
00:24 – 00:28
« Puis l’eau s’est retirée et des arbres se sont mis à pousser tout autour du lac. »
00:28 – 00:30
« Ensuite, les arbres ont commencé à disparaître »
00:30 – 00:33
« et les gens se sont mis à cultiver les terres là où il y avait auparavant des arbres. »
00:33 – 00:38
« Lors de la première rébellion, des personnes déplacées se sont installées ici et ont détruit la forêt. »
00:38 – 00:43
« Et quand il n’y a plus eu de forêt, les dunes de sable se sont formées. »
00:43 – 00:50
Le lac Faguibine a laissé la place à une vaste étendue de terre craquelée, où quelques coquillages viennent rappeler qu’un jour il y a eu là de l’eau et de la vie. (2 plans)
00:50 – 01:04
Carcasses d’animaux morts. (4 plans)
01:04 – 01:12
Vue aérienne des terres brûlées autrefois recouvertes par les eaux du lac.
01:12 – 01:18
Images de plantes asséchées et de bois mort. (2 plans)
01:18 – 01:41
Moussa Mouhamadou Touré montre comment la texture et la couleur de la terre ont changé à cause des gaz qui s’échappent du sol.
01:41 – 02:01
Une fumée s’échappe de la terre brûlée par les gaz. Moussa gratte la surface du sol pour découvrir de la caillasse fumante. (4 plans)
EXTRAIT SONORE – Moussa Mouhamadou Touré
02:01 – 02:10
« Les gaz ont brûlé toute la terre. Et les arbres aussi. La terre a changé de couleur. Nous nous retrouvons avec tous ces problèmes sur les bras. »
02:10 – 02:14
« Autrefois, il y avait une grande forêt ici. Et avant cela, il y avait le lac, où nous cultivions nos terres. »
02:14 – 02:20
« Avec la sécheresse, le lac s’est transformé en forêt. Et après la forêt, ce sont les gaz qui ont fait leur apparition. »
02:20 – 02:24
« Les gaz ont rongé tous les arbres qui étaient là. »
SOMALIE
02:24 – 02:37
Vue plongeante sur des ossements d’animaux. (2 plans)
02:37 – 02:56
Plan d’éleveurs puisant de l’eau pour leurs dromadaires à Tula Qorah.
02:56 – 03:05
Plan de l’eau dans le puits.
EXTRAIT SONORE – Abdi Ali, éleveur
03:05 – 03:07
« Le temps n’est plus ce qu’il était. »
03:07 – 03:13
« Les saisons changent et les sécheresses se succèdent, ce qui n’était pas le cas avant. »
EXTRAIT SONORE – Mohamed Hassan, éleveur
03:13 – 03:17
« Si les sécheresses continuent de s’enchaîner et que de moins en moins d’animaux survivent, »
03:17 – 03:25
« notre mode de vie n’existera bientôt plus, j’en ai bien peur. »
03:25 – 03:29
Mohamed Hassan avec ses chevreaux dans leur enclos (constitué d’arbustes épineux).
03:29 – 03:38
Mohamed Hassan près de son campement avec ses chèvres.
VALLÉE DU JOURDAIN
03:38 – 03:45
Gros plan sur le soleil qui brille dans un ciel sans nuages.
03:45 – 04.02
Plans d’un puits. (3 plans)
EXTRAIT SONORE – Mahdi Daraghmeh – chef de conseil de village dans la vallée du Jourdain
04:02 – 04:09
« La vallée du Jourdain souffre du manque d’eau, de la désertification et du tarissement des sources. »
04:09 – 04:14
« Autrefois, il y avait onze sources ici. »
04:14 – 04:18
« La principale était celle de Hammamt al-Maleh, »
04:18 – 04:20
« qui fournissait de l’eau toute l’année. »
04:20 – 04:22
« Avec l’assèchement des sources, »
04:22 – 04:24
« la plupart des cultures par irrigation ont cessé de croître. »
04:24 – 04:32
Vache déambulant à proximité d’un cours d’eau asséché.
04:32 – 04:39
Troupeau de vaches sur un champ asséché.
NIGER
04:39 – 04:43
Plan large d’un arbre esseulé au beau milieu d’un paysage aride.
04:43 – 05:02
Vue aérienne du troupeau de Boubacar Moukaila en train de traverser une rivière pour rejoindre le site de vaccination du CICR.
EXTRAIT SONORE – Boubacar Moukaila, éleveur
05:02 – 05:08
« Il n’y a pas si longtemps, mes enfants allaient jusqu’à Azawad pour faire paître notre troupeau. L’herbe y était abondante. »
05:08 – 05:13
« Mais aujourd’hui, nous sommes contraints de rester ici. Nous avons trop peur d’être attaqués si nous allons là-bas avec le troupeau. »
05:13 – 05:18
« Avant, il n’y avait pas de problème de sécurité. »
05:18 – 05:21
« C’était rare de voir des animaux mourir de faim. »
05:21 – 05:26
« À présent, les pâturages sont devenus inaccessibles. »
05:26 – 05:31
« Personne ne veut risquer sa vie pour s’y rendre. »
05:31 – 05:40
Vue aérienne du puits de Nguel Ichip. (3 plans)
05:40 – 05:56
Un dromadaire et d’autres animaux s’abreuvent au puits. (5 plans)
BURKINA FASO
05:56 – 06:11
Troupeau de bétail se déplaçant à travers des champs arides et poussiéreux. (2 plans)
06:11 – 06:24
Agriculteur en train de labourer la terre en vue des semailles. (2 plans)
EXTRAIT SONORE – Sondé Koéranga, éleveur
06:24 – 06:30
« Trouver de l’eau est devenu un vrai problème dans le village. Ce n’était pas le cas il y a encore quelques années. »
06:30 – 06:45
« Là, il n’y a pas beaucoup de monde au point d’eau derrière nous. Mais à certains moments de la journée, c’est la cohue. Et les disputes sont fréquentes. »
06:45 – 07:00
« Il peut arriver qu’il faille passer toute la journée au puits pour obtenir un seul bidon d’eau. Et c’est encore plus compliqué quand les troupeaux arrivent pour s’abreuver. Pendant tout ce temps, nous ne pouvons pas nous occuper de la famille ni des enfants qui sont à la maison. »
07:00 – 07:17
Enfants pompant de l’eau au point d’eau. (2 plans)
07:17 – 07:31
Bétail en train de s’abreuver au point d’eau. (2 plans)
IRAK
07:31 – 07:46
Plans de paysage désertique avec des souches de palmiers desséchés. (2 plans)
07:46 – 08:05
Plans de palmiers abattus depuis la guerre Iran-Irak. (3 plans)
08:05 – 08:21
Plans de la terre aride et craquelée. (2 plans)
08:21 – 08:32
Plans de débris de guerre jonchant le sol. (2 plans)
EXTRAIT SONORE – Robert Mardini – directeur général, CICR (ANGLAIS)
Note : extrait sonore en français de Robert Mardini à 09 :41
08:32 – 08:46
“Well, here in Mali, I've seen for myself how climate change is impacting big time people and communities who are also affected by years of armed violence and conflict.”
08:46 – 08:52
“I've spoken with people who are displaced multiple times, of course, because of violence.”
08:52 – 08:58
“But this was exacerbated by extreme weather events that are making life much harder for them.”
08:58 – 09:07
“So it's clear that people living in contexts torn by armed conflict are the most vulnerable to to the climate crisis.”
09:07 – 09:16
“And while they should be really top of the list for support, they happen to be really amongst the most neglected.”
09:16 – 09:34
“So my message to the world leaders ahead of COP26 is this; it is absolutely critical that they prioritise and help the poorest, the most vulnerable, adapt to the climate change.”
09:34 – 09:41
“And it's high time for concrete action, for collective action to avert a massive humanitarian crisis.”
EXTRAIT SONORE – Robert Mardini – directeur général, CICR (FRANCAIS)
09:41 –09:54
“Bon, ici au Mali, j'ai pu voir de mes propres yeux comment le changement climatique impacte de manière directe les communautés qui souffrent aussi d'ailleurs de décennies de conflits armés.”
09:54 – 10:13
“J'ai discuté avec des personnes et des communautés qui ont été déplacées plusieurs fois, bien sûr à cause du conflit. Mais aussi, ces déplacements ont été rendus beaucoup plus difficiles à cause des d'épisodes climatiques extrêmes comme les inondations et les sécheresses.”
10:13 – 10:23
“Il est clair que les gens qui vivent dans des conflits armés sont les plus vulnérables face à la crise climatique globale.”
10:23 – 10:31
“Et il se trouve malheureusement alors qu'ils devraient être vraiment en tête de liste pour être ceux qui reçoivent le soutien et le support.”
10:31 – 10:41
“Ils se retrouvent vraiment totalement négligés par les actions climatiques et les financements climatiques, donc le message pour les responsables.”
10:41 – 10:57
“Dans le cadre de COP 26, c'est vraiment il faut prioriser l'aide et les financements pour les communautés les plus pauvres et les plus affectées par les conflits armés, par les changements climatiques pour éviter une catastrophe humanitaire d'envergure.”
10:57 – 11:17
Robert Mardini en discussion avec des personnes dans le camp de déplacés de Socoura à Sévaré, région de Mopti, Mali. (3 plans)
11:17 – 11:30
Robert Mardini marchant dans le camp de déplacés de Socoura à Sévaré, région de Mopti, Mali
FIN
Informations complémentaires :
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