Soudan du Sud : des milliers de familles ayant fui le conflit au Soudan peinent à accéder aux services vitaux
Des milliers de familles contraintes de fuir le Soudan en raison du conflit ont trouvé refuge à Boro Medina, une ville de quelque 5 000 habitants dans la province de Bahr el‑Ghazal, dans l’ouest du Soudan du Sud. Alors que la plupart d’entre elles manquent de tout, ces familles arrivent dans une région où les ressources et les services sont limités.
« Nous nous attendons à des arrivées massives de réfugiés ces prochains jours. Au Soudan, les gens n’ont pas de moyens de subsistance et craignent pour leur vie, car tout le monde est armé. C’est pourquoi ils sont si nombreux à se réfugier à Boro », explique Abakar Musa Abakar, qui a fui la ville soudanaise de Nyala, au Darfour Sud.
L’afflux de personnes à Boro Medina et dans d’autres zones frontalières a mis une pression supplémentaire sur ces régions, dans lesquelles les ressources et les services, comme la nourriture, l’eau et les soins de santé, sont fragiles. L’insécurité sur les routes et l’arrivée de la saison des pluies ne feront qu’aggraver la situation ces prochaines semaines.
Marina, mère de six enfants, a fui le Soudan du Sud il y a plusieurs années, quand le pays était déchiré par le conflit. Et voilà qu’elle a dû y retourner il y a quelques semaines, à nouveau prise au piège d’un conflit, celui qui a éclaté au Soudan. « Nous n’avons rien emporté quand nous avons quitté le Soudan. Il était impossible pour nous de faire ce voyage en transportant nos affaires sur nos têtes. Quand nous sommes arrivés ici, nous avons découvert que nos maisons avaient disparu. Nous nous sommes retrouvés en grande difficulté : nous manquions de nourriture et n’avions pas d’argent pour nous procurer du savon ou du sorgho pour nourrir nos enfants. Heureusement, se nourrir n’est plus un problème pour l’instant, car la Croix-Rouge nous a fourni des vivres. »
Depuis le début du conflit au Soudan il y a près d'un an, le Comité international de la Croix‑Rouge (CICR), en collaboration avec la Croix-Rouge du Soudan du Sud, a distribué des vivres, des semences et des outils à plus de 45 000 personnes qui ont fui le Soudan du Sud ainsi qu’aux communautés qui les accueillent, souvent dans des zones reculées ou difficiles d’accès. Le CICR a également contribué à améliorer l’accès à l’eau potable pour des milliers de personnes en réparant les installations d’approvisionnement en eau. Cette aide d'urgence soutiendra les familles qui cherchent de nouvelles sources de revenus pour reconstruire leur vie.
Informations complémentaires :
Fatima Sator, CICR Genève, fsator@icrc.org, tél. :
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Note à l’intention des rédactions :
LOGLIST
On-screen credit |
ICRC |
Shooting date |
14/03/2024 |
Country/Location |
South Sudan, Boro Medina |
Language |
Arabic / Juba Arabic |
Producer |
Mark Kamau |
Cameraperson |
Mark Kamau, Junior Ali |
Copyright / Details of restriction if applicable |
ICRC |
TIME CODE |
LOCATION / IMAGE / TIMECODED TRANSCRIPT OF SOUNDBITES |
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Images de personnes arrivant à Boro Medina, en provenance du Soudan. Certaines d’entre elles descendent d’un camion. |
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Plan moyen de personnes puisant de l’eau dans un puits. Marina et sa fille Sabrina (3 ans) attendent leur tour. |
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Images de Marina et de sa fille transportant de l'eau jusque chez elles. |
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Extrait sonore : Marina Samuel Hajjarah, femme sud-soudanaise contrainte de retourner dans son pays d'origine. |
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Quand nous avons dû fuir au Soudan, |
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avant que le conflit éclate dans notre pays, nous vivions sans problème, vraiment. |
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L’agriculture était notre principale source de subsistance, |
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et mon mari travaillait pour une société de télécommunications. |
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Mais quand le conflit a éclaté, |
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en 2022, |
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il n’y avait plus rien à manger. |
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Nous allions dans la brousse munis d’une hache |
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pour couper du bois. |
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Nous en avions besoin pour nous nourrir. |
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Mais il y avait des voyous qui terrorisaient les gens. |
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Ils violaient les femmes. |
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Ils les arrêtaient avec leurs chevaux. |
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Ils les arrêtaient et les violaient dans la brousse. |
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Nous vivons en permanence dans la peur. |
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Pendant nos années au Soudan, trois personnes ont été tuées de cette manière. |
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Et six femmes ont été violées |
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après avoir été capturées dans la brousse. |
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Nous avions très peur. |
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Nous sommes restés sept ans au Soudan. |
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Quand nous avons quitté le pays, nous n’avons rien emporté. |
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Nous dormons sur un simple matelas, |
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un vieux matelas, nous n’avons pas de lit. |
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Nous n’avons rien pris avec nous. Il était impossible pour nous de faire le voyage en transportant nos affaires sur nos têtes. |
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Images des restes de la maison de Marina à Boro Medina.
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Extrait sonore : Marina Samuel Hajjarah, femme sud-soudanaise contrainte de retourner dans son pays d'origine. |
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Quand nous sommes arrivés ici, nos maisons avaient disparu. |
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Seule une d’entre elles était encore là. |
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C’est la maison dans laquelle nous vivions, il y a des années, avant de quitter le Soudan du Sud. |
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Mais il n’en reste qu’un seul mur. En arrivant, nous n’avons trouvé qu’un mur. |
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Images du terrain de Marina. |
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Extrait sonore : Marina Samuel Hajjarah, femme sud-soudanaise contrainte de retourner dans son pays d'origine. |
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Nous remercions Dieu d’être arrivés à Boro. |
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Nous avons été confrontés à maintes difficultés : il n’y avait rien à manger et |
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nous n’avions pas d’argent pour acheter du sorgho et nourrir nos enfants. |
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Jusqu’à l’arrivée de la Croix-Rouge. Elle nous a tellement aidés ! |
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Extrait sonore : Abakar Musa Abakar, réfugié de Nyala, Soudan. Chef du camp de réfugiés de Boro Medina. |
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Nous nous attendons à des arrivées massives de réfugiés ces prochains jours. |
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Au Soudan, les gens n’ont pas de moyens de subsistance et craignent pour leur vie. |
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Si vous avez des objets de valeur, vous vous ferez tirer dessus et voler pendant la nuit. |
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Mais vous ne saurez pas qui a voulu vous tuer. |
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Impossible de le savoir. |
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Les gens vivent dans la peur là-bas. Il n’y a pas de mécanisme de survie. |
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C’est pourquoi ils viennent tous à Boro. |
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Images d'un convoi de camions du CICR traversant différents terrains sur la route de Wau à Boro Medina. |
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Vues générales de véhicules et de personnes à Boro Medina. |
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Vue aérienne de camions du CICR arrivant à Boro Medina. |
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Images de personnes recevant une aide alimentaire du CICR. |
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Images de Marko Sherifadin Adam et de deux de ses fils, déplacé de retour au Soudan du Sud et mari de Marina. Il pousse un vélo transportant des sacs de nourriture distribués par le CICR à Boro Medina. |
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Extrait sonore : Abakar Musa Abakar, réfugié de Nyala, Soudan. Chef du camp de réfugiés de Boro Medina. |
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Vous savez, c'est le Ramadan et beaucoup de gens n'ont pas de nourriture, mais ils nous en ont apporté. |
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Nous leur sommes reconnaissants. |
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Nous avons maintenant de la farine, du sucre, tout cela nous a été offert. |
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Nous avons aussi des haricots. |
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Ils sont déjà en train de cuire, ce sera notre repas. |
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La Croix-Rouge est la seule organisation qui nous a fourni une aide alimentaire. |
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Nous n’avons pas arrêté de demander des vivres, mais personne ne nous a aidés. |
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Seule la Croix-Rouge nous a distribué de la nourriture. |
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Images de Marina et de sa fille Sabrina arrivant chez elles avec de l'eau. |
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Images de la préparation du repas sur le terrain de Marina. |
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Images de la famille de Marina partageant un repas. |
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Images de Marko Sherifadin Adam travaillant avec des amis à la fabrication d'objets en bois. |
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Images des conteneurs en bois de Marko Sherifadin Adam dans un magasin à Boro Medina. |
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FIN |