Paraguay : derrière les barreaux, des femmes travaillent pour aid
Lorsque des femmes sont détenues alors qu’elles assument souvent à elles seule le rôle de soutien de famille, ce sont tous leurs proches qui en font les frais. Au Paraguay, un projet générateur de revenus inédit vise à aider les détenues et leurs familles à mieux faire face, psychologiquement, économiquement et socialement.
Pour commémorer la Journée internationale de la femme, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) propose des images exclusives provenant du centre correctionnel Buen Pastor d’Asuncion au Paraguay, où le CICR s’emploie, en collaboration avec la Croix-Rouge paraguayenne, à apprendre aux détenues à fabriquer des produits artisanaux commercialisables. Ceux-ci seront ensuite vendus durant les jours de visite ou serviront à répondre aux commandes de clients spécifiques.
Selon la directrice du centre correctionnel, María Elena Genes, le programme contribue à modifier l’image que ces femmes ont d’elles-mêmes en améliorant considérablement leur estime de soi et en leur permettant de reprendre confiance en elles.
« Ces femmes amorcent un virage à 180 degrés dès le moment où elles reconnaissent qu’elles sont capables de faire quelque chose, qu’elles peuvent reconstruire leur vie et aider leur famille, tout en apprenant à se dépasser. »
Karen, 22 ans, est en prison depuis à peine plus d’une année. Sa mère et une de ses sœurs sont également détenues avec elle. Karen explique que le projet d’artisanat, en lui permettant d’assurer un revenu à sa famille tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la prison, l’a aidée à se sentir utile.
« J’ai beaucoup changé et je suis devenue autonome. Aujourd’hui, je fais des choses magnifiques et je ne cesse d’apprendre : je me trouve des qualités que je ne pensais pas avoir. »
Karen a une petite fille de huit ans qu’elle voit chaque semaine ou tous les quinze jours. Elle vient lui rendre visite accompagnée de son grand-père Miguel, qui est sans emploi depuis quelques mois.
Karen remet l’argent qu’elle gagne grâce à la vente des produits artisanaux à son père, qui peut ainsi acheter des vivres, des habits et des articles d’hygiène pour toute la famille.
Karen espère qu’une fois libérée, elle pourra mettre à profit ce nouveau savoir-faire et trouver un travail dans la branche de l’artisanat. D’autres femmes participant au projet espèrent elles aussi développer leurs compétences et élargir leurs perspectives professionnelles, en mettant à profit ces revenus pour pouvoir étudier pendant qu’elles purgent leur peine.
Les femmes représentent entre 4 et 5 % de la population carcérale du Paraguay. Il arrive fréquemment qu’elles soient rejetées par leur famille et leurs enfants. Les aider à rester en contact avec les leurs est donc une priorité.
Les femmes qui accouchent à Buen Pastor peuvent garder leurs enfants auprès d’elles jusqu’à ce qu’ils aient trois ans. Le CICR a contribué à l’aménagement d’un espace spécial pour les mères. Elles s’y rencontrent pour partager leurs expériences et aussi construire des liens avec leurs enfants.
« Ici, mon fils a tout ce dont il a besoin, relève Mirna, une autre détenue ; nous non plus, nous ne manquons de rien.
La délégation régionale du CICR au Brésil, qui couvre notamment le Paraguay, visite régulièrement les femmes détenues dans ce pays, en étroite coopération avec la Croix-Rouge paraguayenne.
Liste des plans
Lieu : Asuncion, Paraguay
Durée : 6:30
Format : Mpeg2 / 16:9 HD
Langue : espagnol
Réf. CICR : AV060N
Date : 7 mars 2013
Copyright : CICR – libre de droits
00:00 Vue générale d’Asuncion, Paraguay
00:10 Extérieurs, centre correctionnel Buen Pastor, Asuncion, Paraguay
00:24 Intérieur du centre correctionnel
01:04 Karen s’initie aux techniques de l’artisanat
01:53 Interview de Karen (en espagnol)
« Avant d’être associée au projet, ma vie ne ressemblait à rien. Disons que je passais mon temps à enfreindre la loi. Depuis que je participe au projet du Comité international de la Croix-Rouge, ma vie a changé radicalement. »
02:58 Interview de Karen (en espagnol)
« Ce qui a vraiment changé, c’est que j’ai appris à avoir de l’estime pour moi-même et à être autonome en fabriquant de belles choses. J’ai appris des choses magnifiques et je me suis trouvé des qualités qui je ne pensais pas avoir. »
02:25 Vente d’objets artisanaux un jour de visite
02:52 Interview de Rocío Rojas Sosa, formatrice en techniques artisanales pour le projet du CICR (en espagnol)
« Le projet est extrêmement bénéfique pour ces femmes, qui se sentent revalorisées tant émotionnellement que psychologiquement. Il leur permet en outre de surmonter les limitations que leur impose la vie en prison. »
03:03 Karen en compagnie de sa mère et de sa sœur dans la cour de la prison
03:25 Miguel, le père de Karen, arrive à la prison accompagné de sa petite-fille
03:35 Interview de Miguel (en espagnol)
« Avec l’argent que ma fille gagne, j’achète un tas de choses : des chaussures, des vêtements, de la nourriture et tout ce dont nous avons besoin. »
03:54 Des familles se retrouvent à l’occasion d’un jour de visite
04:01 Le père de Karen pénétrant dans la prison avec sa petite-fille
04:13 Proches réunis
04:45 Karen remet de l’argent à son père pour subvenir aux besoins de la famille
04:56 Karen achetant de l’artisanat
05:13 Interview de la directrice de la prison, María Elena Genes (en espagnol)
« Ces femmes amorcent un virage à 180 degrés dès le moment où elles reconnaissent qu’elles sont capables de faire quelque chose, qu’elles peuvent reconstruire leur vie et aider leur famille, tout en apprenant à se dépasser. Ne dit-on pas justement que le fait d’avoir trébuché nous aide souvent à repartir du bon pied. D’ailleurs, cela vaut bien mieux que de répéter sans cesse les mêmes erreurs. »
05:38 Directrice de l’établissement en compagnie de femmes dans l’espace réservé aux mères
06:00 Interview de Mirna (en espagnol)
« Il a tout ce qu’il faut. On lui donne des couches, des petits cadeaux, des fruits... Tout ce dont il a besoin. Nous non plus, nous ne manquons de rien. »
06:16 Enfants jouant à la maternité
FIN