Communiqué de presse : Le CICR met en garde contre les dommages causés aux civils par l'érosion de l'interdiction des armes à sous-munitions
Le Comité International de la Croix-Rouge (CICR) regrette profondément le retrait sans précédent de la Lituanie de la Convention sur les armes à sous-munitions, qui prend effet aujourd'hui. Cette décision affaiblit les protections vitales pour les civils et risque d'exacerber les menaces posées par ces armes, qui causent des dommages inacceptables. Les armes à sous-munitions dispersent des sous-munitions explosives sur de vastes zones, dont beaucoup ne détonent pas à l'impact, contaminant les environnements avec des munitions non explosées mortelles. Cela compromet le retour sécurisé des familles déplacées, l'accès aux services et la capacité de réparer ou de reconstruire les infrastructures. « Les armes à sous-munitions ont des effets de large portée. Leur utilisation dans les zones urbaines soulève des préoccupations humanitaires particulières. Et longtemps après leur utilisation, elles continuent d'infliger des souffrances, en particulier aux enfants, et empêchent les communautés de se reconstruire », a déclaré Cordula Droege, directrice juridique du CICR. Pour mettre fin aux souffrances causées par ces armes épouvantables, 124 États ont signé la Convention sur les armes à sous-munitions et 123 y sont toujours liés aujourd'hui. Adoptée en 2008, la convention interdit l'utilisation, le stockage, la production et le transfert d'armes à sous-munitions. Ce traité humanitaire historique a aidé à sauver d'innombrables vies. Les États parties ont détruit plus d'un million d'armes à sous-munitions stockées et ont déminé de vastes étendues de terre, qui peuvent ensuite être rendues en toute sécurité aux communautés pour un usage productif. Le retrait de la Lituanie est sans précédent, car aucun État n'a jamais dénoncé un traité humanitaire mondial. Le CICR regrette profondément que la Lituanie n'ait pas tenu compte de l'appel lancé par les États parties en septembre 2024, les exhortant à reconsidérer leur décision. Les enfants sont souvent attirés par les restes de munitions à sous-munitions non explosées ressemblant à des jouets, les rendant particulièrement vulnérables. Selon le dernier Moniteur des Munitions à Sous-Munitions, près de la moitié de toutes les victimes des restes de munitions à sous-munitions en 2023 étaient des enfants. Le déminage de ces munitions est un processus complexe et dangereux, souvent long de plusieurs décennies. La Bosnie-Herzégovine a seulement récemment déclaré être exempte de munitions à sous-munitions, près de 30 ans après la fin de la guerre. Le CICR est préoccupé par le fait que le retrait des limitations internationalement convenues sur les armes qui causent des dommages inacceptables pour des raisons de sécurité nationale va |