République démocratique du Congo : une crise humanitaire de trop dans le Nord et le Sud-Kivu

Les derniers affrontements à Goma, la capitale du Nord-Kivu, ont contraint des centaines de milliers de personnes dans la ville à fuir, laissant tout derrière elles. De plus, près de 300 000 personnes qui avaient trouvé refuge dans des camps pour personnes déplacées en périphérie de Goma ont également dû fuir les combats, laissant des centaines de corps éparpillés dans les rues. Le CICR aide la Croix-Rouge de la RDC à récupérer les corps à Goma en toute sécurité et avec dignité.

« Nous sommes très inquiets. Beaucoup de ces personnes étaient déjà dans une situation très vulnérable, ayant été forcées de quitter leurs foyers ailleurs dans le Nord et le Sud Kivu, parfois à plusieurs reprises, » a déclaré Grégoire Mateso Mbuta, président de la Croix-Rouge de la RDC. « La situation humanitaire est désastreuse à Bukavu et à Goma. À Goma, les morgues et les hôpitaux sont débordés. Environ 190 bénévoles de la Croix-Rouge de la RDC et une équipe de coordinateurs travaillent sans relâche pour récupérer les corps laissés dans les rues, prendre des mesures pour prévenir les épidémies et donner aux victimes un enterrement digne. Face à tant de besoins, il est urgent de fournir plus d'aide. »

Les bénévoles du Nord et du Sud Kivu sont déjà à pied d'œuvre pour apporter cette aide. Dans le même temps, les représentants régionaux de la Croix-Rouge de la RDC se réunissent pour décider, planifier et coordonner leurs activités en collaboration avec leurs partenaires du Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et avec les autorités politiques et administratives et d'autres organisations.

De nombreuses personnes ont été blessées par les combats et les tirs d'artillerie lourde dans une zone aussi densément peuplée. En janvier 2025, les installations médicales soutenues par le CICR dans le Nord et le Sud Kivu ont traité environ 1 400 personnes blessées – dix fois plus qu'en décembre 2024. La plupart étaient des civils et beaucoup étaient des femmes et des enfants.

« Les lignes électriques ont été endommagées, ce qui a privé Goma d'eau et d'électricité. Il est impératif que les parties au conflit respectent le droit international humanitaire et épargnent les civils et les objets civils. Les services de santé doivent être respectés et protégés. En particulier, l'emplacement des laboratoires importants, des centres de santé et des hôpitaux doit être pris en compte dans la planification et la conduite des hostilités, » a déclaré François Moreillon, chef de la délégation du CICR en RDC.

De nombreuses familles ont été séparées dans le chaos alors qu'elles fuyaient et attendent avec anxiété des nouvelles de leurs proches avec lesquels elles ont perdu contact. Le CICR et les bénévoles locaux de la Croix-Rouge travaillent ensemble pour aider ces personnes à reprendre contact et à découvrir où elles se trouvent et si elles vont bien.

Le retour du conflit armé en octobre 2023 a entraîné une crise humanitaire complexe et sans précédent. La dernière escalade, à la fin de l'année dernière, a vu des combats extrêmement féroces, causant des souffrances insupportables pour des milliers de personnes, qui ont urgemment besoin d'une aide vitale.

Depuis février 2024, la FICR soutient les opérations d'urgence de la Croix-Rouge de la RDC pour fournir aux personnes déplacées dans l'est de la RDC un abri, des articles ménagers essentiels, de l'argent en aide, des soins de santé, un accès à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, et d'autres services humanitaires. La FICR soutient également le programme d'aide alimentaire de la Société nationale, qui, depuis janvier 2025, a déjà aidé près de 95 000 personnes déplacées et familles d'accueil dans le Nord Kivu. Cependant, l'insécurité alimentaire déjà chronique pourrait s'aggraver à mesure que le conflit s'intensifie.

« Il y a déjà tant de personnes qui luttent pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires. Plus les combats durent et plus ils se propagent, plus les personnes seront touchées et plus il sera difficile pour elles. La Croix-Rouge de la RDC, le CICR et la FICR continueront de fournir une aide vitale aux personnes affectées, que ce soit dans les zones urbaines ou rurales. Mais pour ce faire, nous devons nous assurer que nos équipes peuvent travailler en toute sécurité. Un accès sûr doit également être accordé aux autres organisations humanitaires, afin qu'elles puissent fournir l'aide essentielle dont les gens ont si désespérément besoin. »

En plus d'aider la Croix-Rouge de la RDC à récupérer les corps des victimes à Goma et à Bukavu en toute sécurité, correctement et avec dignité, le CICR aide également à restaurer les services essentiels, tels que l'eau et l'électricité, qui ont été interrompus à cause des combats. Les personnes qui ont perdu le contact avec leurs proches peuvent également passer des appels téléphoniques gratuits grâce au CICR. Les Croix-Rouges espagnole, française et luxembourgeoise sont également sur place pour apporter leur aide à Goma et ailleurs dans le Nord et le Sud Kivu.

Plus d'informations :

CICR : Francine Kongolo, +243 (0) 81 992 23 28, fkongolo@icrc.org

Croix-Rouge de la RDC : Kally Maluku, +243 818 966 243, k.maluku@croixrouge-rdc.org

FICR (Afrique) : Susan Mbalu, +254 733 827 654, susan.mbalu@ifrc.org

Moustapha Diallo, +221 77 450 10 04, moustapha.diallo@ifrc.org